Quelques heures avant le débat autour du programme du gouvernement Suminwa à l’Assemblée nationale de la République démocratique du Congo (RDC), le Centre des recherches en finances publiques et développement local (CREFDL) lance une grave accusation. L’organisation affirme que 14 millions USD auraient été décaissés par l’État pour « motiver » les députés nationaux, avant le vote de confiance prévu ce jour.
Selon le CREFDL, qui se base sur des entretiens avec 20% des députés et assistants parlementaires, chaque député aurait ainsi touché une somme de 30 000 USD pour cet exercice. Cette pratique, à en croire le communiqué de cette organisation, relève de la corruption pure et simple.
Valéry Madianga, coordonnateur national
du CREFDL, s’indigne :
« Ces paiements en espèces effectués par le caissier de l’Assemblée nationale sont des indices de blanchiment des capitaux. La justice devrait enquêter « , s’indigne Valéry Madianga, coordonnateur national du CREFDL.
« Comment payer à cette hauteur-là un député national, qui est déjà pris en charge par l’Etat et dispose d’un salaire de prestige ? », s’est-il interrogé.
Des fonds détournés au détriment des besoins essentiels
Ce montant, qui n’apparaît pas dans la Loi des finances 2024, aurait pu servir à financer la construction de 10 laboratoires médicaux modernes, selon l’esprit du « Pilier IV – Garantir l’accès aux services de base », du programme du nouveau gouvernement.
Face à ces révélations, le CREFDL craint que cette nouvelle législature ne soit pire que la précédente, marquée par des pratiques de corruption et d’achat de consciences des élus nationaux.
Rappelons que le programme du gouvernement Suminwa accorde la priorité à la création d’emplois, à l’amélioration du pouvoir d’achat, la modernisation des infrastructures, à la sécurité ainsi qu’à la défense nationale, pour un coût global de 92,9 milliards USD du budget pour les 5 ans.
Ces accusations de corruption, si elles s’avèrent exactes, jettent un voile d’ombre sur le nouveau gouvernement et soulèvent de graves questions sur son engagement à lutter contre la corruption et à promouvoir la bonne gouvernance.
Célestin Botoleande