La République démocratique du Congo est à la croisée des chemins, du fait qu’elle tirée par son destin de devenir un géant dont dépendra le monde. Et, ce n’est peut-être pas anodin que l’Algérien Frantz Fanon a soutenu que l’Afrique à la forme d’un revolver dont la gâchette se trouve être au Congo.
Aujourd’hui, point n’est besoin de le rappeler, la partie orientale de la RDC est en proie à de sempiternelles violences partagées entre les guerres de rébellion, d’agression et d’occupation. Aujourd’hui, toutes les énergies sont mises en contribution pour défaire le pays de cette épine qui remonte à plus de 2 décennies.
Les espoirs sont tellement grands que les Congolais sont persuadés que le retour de la paix est très proche. Cependant, la République démocratique du Congo ne devrait pas se leurrer, car il n’y a pas que les bruits des bottes et des kalachnikovs qui lui feront des cauchemars. Il ya également l’eau.
En effet, le conflit entre l’Égypte, le Soudan et l’Éthiopie au sujet de la construction du méga barrage de la Renaissance n’est qu’à quelques virages d’étendre ses conséquences sur le Congo Kinshasa.
Il est légitime de se demander comment la RDC pourrait être confrontée à la guerre de l’eau, alors que des ruisseaux, des cours d’eaux et des lacs inondent le pays.
Cependant, dans la perspective de Patient Sayiba, la RDC a également le malheur d’être proche des pays désertiques dont certains sont directement alimentés par les eaux congolaises : la source du Nil est au Congo.
L’ancien directeur général de l’OGEFREM craint que le conflit autour du barrage de la Renaissance puisse avoir d’imprévisibles répercussions sur la RDC si les autorités ne prennent pas de précautions nécessaires. Il pense que la guerre de l’eau est proche.
« Lorsqu’il y a plus de 20 ans on nous enseignait que la guerre à venir serait la guerre de l’eau, nous imaginions que notre génération ne verrait pas cela. Aujourd’hui, le conflit sur le barrage de la Renaissance sur le fleuve Nil met en lumière cette assertion. La RDCongo, bondée des cours d’eaux en quantité inestimable, à quelques encablures des régions en proie à la désertification doit anticiper la guerre de l’eau qui pourrait lui être imposée. Gouverner c’est prévoir dit-on » , prévient-il.
Rappelons-le, ces dernières années, le remplissage du grand barrage de la Renaissance est sujet très sensible entre les 3 pays concernés. Les désaccords sur le dossier datent de la pose de la première pierre il y a plus de 10 ans. Par exemple, pour l’Égypte, le Nil, dont le débit provient à 80% du Nil bleu éthiopien, c’est une question de vie ou de mort. Ces pays qui se battent pour le Nil pourraient bien se tourner le Congo et tenter de profiter de sa réserve aquatique.
Par GABA. T