Le couperet est tombé avec fracas sur l’administration de l’Hôpital provincial de Kinkanda. Samedi 12 avril restera une date funeste pour neuf gestionnaires des cordons de la bourse de cette institution sanitaire du Kongo-Central, suspendus manu militari de leurs fonctions. Le motif de cette purge administrative ? Un présumé siphonage des deniers publics d’une ampleur vertigineuse, chiffré à 290 millions de francs congolais, soit un peu plus de 103 000 dollars américains.
Selon nos sources au sein de l’Inspection provinciale de la santé (IPS) du Kongo-Central, ces cadres sont désormais englués dans un marasme d’accusations de détournement et d’autres turpitudes financières aux ramifications obscures. Cette mise au ban intervient comme l’épilogue d’une enquête au long cours, initiée en décembre 2024 par le limier de l’IPS.
Le verdict de cette investigation est sans appel : un trou béant dans les finances de l’hôpital, compromettant dangereusement sa mission de dispensation de soins. Les limiers de l’IPS ont exhumé un chapelet d’irrégularités flagrantes : prolifération anarchique d’agents recouvreurs dans les officines conventionnées, opacité crasse dans la traçabilité des flux financiers, disparition pure et simple d’outils comptables essentiels, et un mépris ostentatoire des règles de répartition des recettes.
Sanctions administratives, prélude à une tempête judiciaire
Ces neuf figures de proue de la gestion hospitalière font désormais l’objet de sanctions administratives conservatoires, en attendant que la machine judiciaire se mette en branle. L’IPS, bras armé du ministère de la Santé dans la province, a déjà transmis un dossier sulfureux au parquet, augurant de développements lurides dans cette affaire aux relents nauséabonds.
Dans l’attente du dénouement judiciaire, c’est le directeur médical, le Dr Servais Lelo, qui assure l’intérim à la tête de l’hôpital, tentant de maintenir le navire à flot dans cette tourmente financière. Le spectre d’une crise sanitaire majeure plane au-dessus de Kinkanda, conséquence directe de cette gestion calamiteuse qui a potentiellement privé les patients vulnérables de ressources vitales. L’œil de la justice est désormais rivé sur ce dossier brûlant, promettant des révélations potentiellement explosives et des sanctions exemplaires si les malversations venaient à être prouvées au-delà de tout doute raisonnable.
Célestin Botoleande