Alors que la capitale congolaise étouffe sous le poids d’embouteillages incessants, une nouvelle mesure de l’Hôtel de Ville, effective depuis ce mercredi 21 mai, jette une ombre sur les opérations des sociétés commerciales. La décision de restreindre la circulation des véhicules de livraison de plus de 20 tonnes aux seules heures nocturnes (de 22h à 5h du matin) est perçue comme un véritable cauchemar pour les entreprises, déjà aux prises avec les défis des délais de livraison et de l’insécurité grandissante.
Le communiqué du Ministre Provincial des Transports, Bob Amiso, est clair : camions-remorques, camions de 20 tonnes ou plus, transportant matériaux de construction, boissons ou effectuant des livraisons, sont désormais contraints de circuler uniquement pendant ces heures restreintes. Une mesure censée fluidifier le trafic diurne, mais qui soulève une question cruciale pour les opérateurs économiques : comment assurer des livraisons en toute sécurité durant la nuit, période propice à l’insécurité ?
Les sociétés commerciales s’inquiètent vivement des répercussions de cette directive. Les retards de livraison sont inévitables, et la sécurité de leurs marchandises et de leur personnel devient une préoccupation majeure. La question est posée aux autorités de la ville-province de Kinshasa : quelles mesures préventives seront mises en place pour garantir la sûreté des livraisons nocturnes ? Sans une réponse claire et des actions concrètes, cette initiative risque de paralyser davantage le secteur économique plutôt que de résoudre les problèmes de circulation.
Il est indéniable que les embouteillages à Kinshasa sont un fléau, exacerbé par le nombre croissant de camions et l’état dégradé des infrastructures routières. L’on se souvient de l’agacement exprimé par l’opposant Martin Fayulu face à cette « ville qui suffoque dans la paralysie », proposant des solutions telles que l’installation de feux de circulation fonctionnels, la formation des policiers et la réhabilitation des routes.
Si la volonté de désengorger la ville est louable, il est impératif que les autorités provinciales considèrent l’impact global de leurs décisions. La fluidité du trafic ne doit pas se faire au détriment de la sécurité et de la vitalité économique de la capitale. Les entreprises attendent des réponses et des mesures d’accompagnement concrètes pour naviguer dans ce nouveau paysage logistique nocturne.
Célestin Botoleande