Le Stade des Martyrs de la Pentecôte, véritable cathédrale du football congolais, s’apprête à tirer le rideau. Non pas pour un match de gala, mais pour une fermeture forcée et nécessaire qui soulève des questions sur la gestion de cette infrastructure capitale. Le ministre des Sports et Loisirs, Didier Budimbu a confirmé la mise sous cloche de l’enceinte d’ici le 1er juillet 2025, promettant un assainissement en profondeur et l’installation d’une pelouse hybride flambant neuve.
Si l’annonce d’une pelouse moderne est saluée, le véritable enjeu est ailleurs. Le joyau sportif de Kinshasa est depuis trop longtemps le reflet d’une décrépitude inquiétante. Les tribunes, souvent mal entretenues, l’étaient déjà, mais c’est l’état d’insalubrité avancé des installations qui a fini par révolter l’opinion.
Les toilettes, véritables cloaques, sont devenues le symbole de cette négligence. Leur état déplorable n’est pas seulement une question d’esthétique ; c’est un problème de santé publique majeur pour les milliers de spectateurs qui s’y pressent. L’odeur pestilentielle, l’absence d’hygiène élémentaire et le manque criant d’entretien rendent ces espaces indignes d’une infrastructure sportive de cette envergure.
Cette fermeture, bien que tardive, est donc une occasion cruciale de redonner au Stade des Martyrs son lustre d’antan, non seulement sur la pelouse, mais aussi dans ses moindres recoins. Au-delà des considérations sportives, c’est l’image même du sport congolais qui est en jeu, exigeant des investissements non seulement dans le jeu, mais aussi dans les conditions d’accueil et d’hygiène des infrastructures. La balle est désormais dans le camp du ministère pour transformer cette promesse en une réalité digne de la passion des supporters congolais.
Célestin Botoleande