Comme un architecte réitérant ses plans pour une construction de taille, le Chef de l’État Félix-Antoine Tshisekedi a, une nouvelle fois, sonné le rappel des troupes. Il l’a fait avec la même rigueur que lors de l’investiture du gouvernement précédent, annonçant une évaluation semestrielle pour chaque membre du nouvel attelage Suminwa II. Dans les couloirs feutrés de la Cité de l’Union Africaine, le message, martelé lors de la 54e réunion du Conseil des ministres, était limpide : ce deuxième gouvernement de son second quinquennat doit être celui des actes et des résultats, pour le bien du peuple congolais qui ne vit pas de promesses, mais de réalisations.
Le Président a souligné avec fermeté l’obligation qui incombe aux ministres d’être prêts à saisir les opportunités de partenariats, notamment avec les États-Unis. Ce gouvernement, plus que tout autre, est le dépositaire d’une confiance renouvelée par le scrutin. Une confiance qui, aux yeux de la nation, se compte en réalisations concrètes, et non en de vaines paroles. Pour Félix Tshisekedi, la concrétisation de sa vision est l’unique feuille de route.
Le poids des projets, le poids de l’argent
Le Chef de l’État n’a pas ménagé ses mots, attachant une « importance capitale » à un suivi rigoureux des chantiers et des réformes en cours. L’obligation de résultats n’est pas une simple formule ; elle est une loi qui fera l’objet d’une évaluation stricte dans les six mois à venir. Le Président, avec l’autorité que lui confère son mandat, a prévenu : « Chaque appréciation, qu’elle soit positive ou négative, entraînera les conséquences qui s’imposent. » Il a ainsi mis la performance sur la balance, et non sur le papier.
Face aux défis colossaux, le Président a également mis l’accent sur la gestion des deniers publics, qui doivent servir un seul maître : le peuple. Il attend de ses ministres une utilisation optimale et transparente des ressources, chaque franc congolais devant dénoter un objectif précis et utile. Il s’agit de contenir l’inflation, de stabiliser le cadre macroéconomique et de créer les conditions d’un développement inclusif, pour que le progrès ne soit pas un mot en l’air, mais une réalité palpable.
Un mélange d’expérience et d’espérance
La composition de ce nouveau gouvernement, dévoilée le 8 août, relève d’une alchimie audacieuse. Avec 53 membres, dont une majorité de reconduits, l’équipe allie expérience et sang neuf. Le remaniement est aussi un rappel : certains, comme Aimé Boji, passent du budget à l’industrie, montrant que les chiffres d’une performance peuvent mener à de nouvelles fonctions.
Mais c’est l’ouverture à des figures de l’opposition et de la société civile qui marque les esprits. L’entrée d’Adolphe Muzito comme Vice-Premier ministre du Budget est un retour aux sources pour cet ancien Premier ministre. La nomination de Floribert Anzuluni, figure du mouvement Filimbi, et de Guillaume Ngefa, fervent défenseur des droits humains, démontre une volonté d’intégrer des voix critiques. Le Président Félix Tshisekedi fait ainsi le pari de la convergence pour conduire le Congo vers un avenir plus fort, plus prospère et plus solidaire.
Célestin Botoleande