Le territoire de Kalehe, dans la province du Sud-Kivu, est à nouveau frappé par un drame. Des pluies diluviennes, qui se sont abattues sans répit ce lundi 18 août, ont semé la désolation dans la localité de Bunyakiri, désormais chef-lieu du territoire. Un bilan macabre et provisoire fait état d’au moins 11 personnes décédées, sans compter les nombreux blessés et les dégâts matériels considérables.
Selon les premières évaluations menées par la société civile locale, la tragédie s’est déroulée en plusieurs points. C’est le président de la société civile de Bunyakiri, Isaya Benjamin, qui dresse un tableau sombre de la situation : « 11 morts, dont 2 à Bututu/Chabondo, 4 à Kichanga-Poste, 2 à Kambegete/Kimbaseke, et 3 à Maibano, où 2 autres corps ont été retrouvés et inhumés, et une personne reste encore portée disparue ».
Une population isolée face au chaos
Au-delà des pertes en vies humaines, les conséquences des intempéries sont dramatiques pour les infrastructures et le quotidien des habitants. Plusieurs blessés, dont certains graves, ont été pris en charge dans les structures médicales locales, notamment au centre de santé de Chinganda et à l’hôpital général de référence de Bunyakiri.
La force de la catastrophe s’est également manifestée sur les axes routiers. La route nationale n°3, un lien vital pour les échanges commerciaux, est devenue impraticable. Des glissements de terrain massifs, des ponts emportés et des caniveaux obstrués ont coupé plusieurs sections du tronçon Miti-Hombo, isolant de fait les centres de négoce de Bunyakiri et rendant l’accès à la zone d’autant plus difficile. De nombreuses maisons, construites à proximité des cours d’eau, ont été emportées ou endommagées, ajoutant au désarroi des sinistrés.
Face à l’ampleur du désastre, la société civile et l’administrateur du territoire, Thomas Bakenga, ont conjointement lancé un appel à l’aide humanitaire d’urgence. La population de Bunyakiri, déjà fragilisée, se retrouve plus que jamais dans une situation de détresse extrême et nécessite un soutien immédiat pour faire face à cette catastrophe.
Célestin Botoleande