De violents affrontements entre deux factions de la milice des Wazalendo ont fait au moins huit morts, dont trois civils et cinq miliciens, sur le territoire de Mwenga, au Sud-Kivu. Ces combats, qui ont duré près de deux jours, ont éclaté suite à un différend concernant la mise en place de barrières illégales et payantes.
Selon les acteurs de la société civile locale, l’escalade des tensions a commencé après une mésentente entre les Wazalendo et les Forces Armées de la RDC (FARDC). La population dénonçait les prix « excessifs » imposés par les miliciens aux usagers de la route nationale RN2, reliant Kamituga à Bukavu, où les passants étaient contraints de payer entre 20 000 et 100 000 francs congolais à chaque barrière.
Une réunion du conseil de sécurité territorial a ordonné la suppression de ces points de contrôle, une décision qui n’a pas été acceptée par l’une des factions Wazalendo, déclenchant ainsi les affrontements. Le calme est revenu après le retrait de la faction du commandant Nakiliba vers Kigogo.
La population de Mwenga exprime sa lassitude face à cette insécurité persistante. Déjà confrontée à l’augmentation du coût de la vie et à la dégradation des infrastructures routières, elle déplore un « fardeau de trop ». Un représentant de la société civile, Jean Pierre Le Mwanda, a lancé un appel au gouvernement pour une prise en charge effective des combattants Wazalendo et la réhabilitation des routes essentielles au développement agricole et économique de la région.
Le territoire de Mwenga, devenu le Q.G de plusieurs groupes armés depuis la progression du M23 dans le Nord-Kivu, est le théâtre de conflits récurrents entre milices rivales, qui se disputent le contrôle de la région et de ses richesses.
Célestin Botoleande