Le gouvernement provincial de la Tshopo, dirigé par Paulin Lendongolia, est sous le feu des critiques. L’incurie et l’immobilisme de l’exécutif sont désormais étalés au grand jour par les forces vives de la province. Lundi 6 octobre, le collectif des « Leaders Intellectuels de la Grande Orientale » a déposé un rapport accablant à l’Assemblée Provinciale, peignant un tableau sombre de la gestion actuelle et réclamant un contrôle parlementaire « sévère ».
Un Rapport Cinglant Basé sur le Terrain
L’enquête, menée auprès de 5 000 habitants de sept territoires, est un véritable réquisitoire contre l’équipe de Lendongolia. Loin d’être une simple opinion, ce document se fonde sur trois piliers cruciaux : la gouvernance, la qualité des infrastructures, et l’état du leadership du gouverneur et de son gouvernement. Étudiants, société civile, commerçants, entrepreneurs et scientifiques s’accordent sur un point : la Tshopo est à l’arrêt.
« Un peuple qui ne se retrouve pas dans les infrastructures peut tranquillement dire : on ne s’occupe pas de nous** », a martelé le Professeur Grison-Trésor Kakumbi, l’un des meneurs du mouvement. Cette formule résume à elle seule le sentiment de désarroi qui règne. Les infrastructures routières de desserte agricole** sont dans un état piteux, tout comme les installations sportives. Comment justifier un tel abandon dans une province censée être riche en potentiel agricole ?
La Transparence Budgétaire, l’Arlésienne de la Tshopo
Le volet gouvernance soulève des questions encore plus graves, pointant directement du doigt l’opacité dans la gestion du budget provincial. Les intellectuels exigent des comptes clairs, réclamant de l’Assemblée de forcer l’exécutif à rendre gorge.
« Les compatriotes de la Tshopo veulent savoir, par votre truchement, honorable président, quelle est la suite, des points par points, du budget alloué à la province.** Qu’est-ce qui a été fait pour les Congolais de Basoko, pour les Congolais d’Ubundu, de Banalia etc », a déclaré le collectif. Cette demande légitime met en lumière le gouffre entre les fonds alloués et les réalisations concrètes sur le terrain. La population de la Tshopo mérite de savoir où est passé l’argent censé améliorer son quotidien.
Incompétence Accrue et Appel au Contrôle « Sévère »
La pression sur le gouvernement Lendongolia est désormais totale. Les intellectuels** invitent fermement les députés provinciaux à exercer un contrôle parlementaire « sévère ». Cet appel fait écho à celui, quelques jours auparavant, du mouvement citoyen LUCHA, dont le sit-in avait été réprimé par la police. LUCHA, qui qualifie également d’« inefficace » l’actuel gouvernement, avait déjà exigé un contrôle « rigoureux ».
Entre l’inertie dans les travaux publics, l’opacité budgétaire et le désespoir d’une population qui ne se sent pas représentée par son leadership, le gouvernement de la Tshopo n’a plus aucune marge de manœuvre. Les élus provinciaux sont désormais face à leurs responsabilités : ou ils sanctionnent l’incompétence et la mauvaise gestion, ou ils en deviennent complices. Le temps des tergiversations est terminé.
Célestin Botoleande