Le récent réaménagement technique du gouvernement provincial de Kinshasa, opéré par le Gouverneur Daniel Bumba Lubaki, a suscité une vive indignation parmi les organisations de défense des droits des femmes. Réunies au siège du Cadre permanent de concertation de la femme congolaise (CAFCO) ce 17 octobre, une dizaine de représentantes ont publié une déclaration commune appelant à la révision de la nouvelle équipe exécutive.
Les organisations, incluant notamment la Coalition Beijing RDC, le CONAFED et le mouvement Rien Sans Les Femmes (RSLF), ont exprimé leur « consternation » après la publication de l’Arrêté N°SC/232/CAB/GVK/DBL/2025 en date du 15 octobre.
« Nous constatons, avec consternation, que parmi les dix ministres provinciaux nommés, il n’y a aucune femme », ont-elles déploré dans leur déclaration.
Un « recul patent »
Qualifiant ce nouveau tableau de « macabre, anti-genre, anti-inclusion et régressif », les ONG soulignent que cette composition viole l’esprit de l’article 14 de la Constitution qui garantit la parité hommes-femmes, ainsi que les engagements internationaux auxquels la RDC a souscrit.
Les militantes rappellent que le Président Félix Tshisekedi, en tant que « champion de la masculinité positive » de l’Union africaine, a récemment posé des actes forts en nommant, pour la première fois, une femme au poste de Première ministre, à la tête d’un gouvernement national où les femmes occupent 34% des portefeuilles, y compris régaliens.
« Au niveau du gouvernement provincial de Kinshasa, il y a 0% de femmes dans la gestion : un recul patent qui viole les dispositions constitutionnelles », ont-elles fermement dénoncé.
Appel à la Responsabilité Politique
Face à cette situation, les organisations féminines lancent un double appel :
Elles recommandent au Gouverneur Daniel Bumba de revoir la composition de son gouvernement pour se conformer à la législation et s’aligner sur la vision du Chef de l’État.
Elles exhortent les chefs de partis et regroupements politiques à proposer au Gouverneur des candidatures féminines compétentes pour pourvoir les postes ministériels vacants ou à remanier.
Enfin, les organisations appellent l’ensemble des femmes congolaises à maintenir leur mobilisation pour assurer le respect des textes qui garantissent leurs droits à une participation équitable à la gestion publique.
Célestin Botoleande