Par Jean-Chrysostome Luntadila
Les excuses du président du sénat, Alexis Tambwe Muamba, n’auront été que de courte durée. Droit dans ses bottes, ce vendredi 8 mai 2020, la sénatrice Bijoux Kitenge Goya est allée confirmée sa plainte en bonne et due forme devant la cour de cassation. Devant les juges de cette haute cour, l’élue du Haut-Katanga a décidé de poursuivre le président du sénat pour «imputations dommageables et injures publiques. Faits prévus et punis par les articles 74 et 75 du code pénal Livre II».
Elle se dit indignée d’avoir constaté qu’après sa préoccupation, soulevée lors de la plénière du 30 avril 2020, pour avoir les éclaircissements dans la passation de marché des travaux de transformation de l’hémicycle et ses dépendances, en outre, retransmise en direct par plusieurs médias dont la Télévision Nationale Congolaise (RTNC), que son président s’est évertué publiquement de pouvoir tenir des propos diffamatoires et outrageants à son encontre.
L’annonce a eu l’effet d’une bombe atomique dans les états majors des partis politiques du Front Commun pour le Congo (FCC).
«La sénatrice Bijoux Kitenge Goya n’a jamais accepté les propos de désolation du président Alexis Tambwe Muamba, et ses fleurs données pour le compte du bureau du senat, ont été réceptionnées par respect», explique à la rédaction d’Objectif-infos un proche de la sénatrice Goya. D’après nos sources, la plainte de Bijoux Kitenge Goya s’inscrit dans le cadre de la promotion des droits de la femme qui ne semblent pas être maîtrisables par ceux qui coiffent les circuits décisionnels des institutions du pays.
«Madame Bijoux Kitenge Goya est consciente de la démarche et laisse la justice faire son travail», signalent nos sources.
Ci-dessous, Mise au point de la Sénatrice GOYA KITENGE1 Bijoux sur la lettre de demande des éclaircissements dans la passation de marché des travaux de transformation de l’hémicycle et dépendances du Sénat / RD Congo
Mes chers compatriotes, après l’incident malheureux qui est survenu lors de la séance plénière du jeudi 30 avril 2020 au Sénat, je viens m’adresser à vous tous et toutes qui m’avez
suivi et soutenu durant cette épreuve.
Je tiens sincèrement à vous remercier de tout cœur de votre compassion, soutien moral et détermination dans la lutte pour la promotion de la bonne gouvernance et à faire respecter les droits de la femme congolaise en général, et la femme politique en particulier, dans notre
pays.
Mes remerciements s’adressent particulièrement à toutes les femmes qui, de loin ou de près, m’ont témoigné leur solidarité et accompagné dans ce noble combat, je cite :
Le collectif #RespecteMoi# : Je dénonce, CAFCO, ACAJ, Rien sans les femmes, le Fonds de Femmes Congolaises, Jeunes femmes politiques, Regroupement des associations des femmes de la diaspora congolaise, Club Sophie KANZA, FVLP, Réseau des femmes des médias, DYNAFEC, Éveil de la femme, EL’AS initiative, Biso Basi Telema, Réseau action femmes démocrates, Collectif vision Congo, SOLSICO, Journal des droits humains, ACIDH, AFEJUCO, Elongo Nayo, APDP, les Mamans du partis UED-VERCO, Jeunes Chef d’État ; les femmes des différentes provinces à savoir : Kongo-Central, Butembo, Kasaï central, Tshikapa, Collectif de femmes de Kisangani, Nord-Kivu, Dynamique 50% des femmes/Sud-Kivu, NSCC, Réseau des femmes de Tanganyika, Synergies des structures féminines, femmes leader du Haut-Uele ; et aussi à tous les Hommes et toutes les Femmes qui, individuellement ou collectivement, m’ont apporté leur précieux soutien.
Je tiens aussi à rassurer l’opinion tant nationale qu’internationale que la bonne gouvernance a été mon leitmotiv dans la lettre N° 001/CAB/GKB/TTT/AV/2020 du 28 avril 2020 adressée à l’Honorable Alexis Thambwe Mwamba, Président du Sénat, et ce en application de l’article 195 du Règlement Intérieur du Sénat. Ce qui rentre tout naturellement dans mes prérogatives
constitutionnelles en tant que Sénatrice.
Conformément à l’article 196 du même Règlement Intérieur, je m’incline à la décision de l’Assemblée plénière du jeudi 07 mai 2020 qui, étant l’organe suprême et souverain de notre
chambre, a rejeté ma proposition de constituer une commission d’enquête sur cette question.
Par ailleurs, je laisse la Justice de notre pays faire son travail.
Enfin, moi, Goya Kitenge Bijoux, j’adhère à la démarche entreprise par le collectif #RespecteMoi# qui est principalement de faire respecter les droits de toutes les femmes congolaises en partant de la femme politique, chef d’entreprise, femme entrepreneure, commerçante à la femme rurale, et m’engage par cette occasion à militer pour la bonne gouvernance dans notre pays.
Fait à Kinshasa, le 07 mai 2020
GOYA KITENGE Bijoux