Des figures marquantes de la société civile et de la sphère politique, adhérant au Pacte social pour la Paix et le Bien-vivre ensemble, une initiative portée par la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) et l’Église du Christ au Congo (ECC), ont solennellement réaffirmé leur détermination inébranlable à œuvrer pour une paix durable et sans exclusive entre tous les Congolais.
Animés par un profond respect des principes constitutionnels et privilégiant les voies pacifiques pour la résolution des différends, ces acteurs, rassemblés sous l’égide du Conseil de l’Apostolat des Laïcs Catholiques du Congo (CALCC), ont lancé un appel pressant à la convergence des diverses initiatives de paix actuellement en cours à Nairobi, Luanda, Doha et Washington, dans le but d’en maximiser l’impact et l’efficacité.
Dans une déclaration rendue publique le vendredi 2 mai 2025 à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo, ils ont souligné avec force : « Alors que les acteurs directement impliqués dans les conflits – à savoir le Rwanda, la République Démocratique du Congo, l’AFC/M23 et divers groupes armés – se mobilisent sur le terrain, il est impératif de donner une voix aux 95% de la population qui demeurent les victimes de ces violences et qui aspirent légitimement à une paix harmonieuse. Ignorer ces voix essentielles compromettrait sérieusement les objectifs de paix recherchés. En conséquence, nous exigeons la tenue d’un dialogue national inclusif, placé sous la facilitation de la CENCO-ECC, dont la crédibilité et l’expertise sont largement reconnues par la nation. »
Ces acteurs ont réitéré avec insistance leur engagement en faveur de solutions pacifiques aux conflits qui minent le pays. Ils ont également mis en garde avec fermeté contre toute tentative de résolution de crise qui viserait à exclure une quelconque catégorie de citoyens congolais.
« Comme le dit si justement l’adage : « Là où les éléphants se battent, ce sont les herbes qui en pâtissent. » Nous dénonçons avec la plus grande vigueur les initiatives de paix qui font fi de la participation de certains Congolais, notamment la société civile et l’opposition politique non armée. En effet, ainsi que l’enseigne une sagesse populaire : « Ce que vous faites pour moi, sans moi, vous le faites contre moi » », ont déclaré conjointement ces acteurs sociaux et politiques.
Face à l’urgence et à la gravité de la situation actuelle, ils ont lancé un appel vibrant à la mobilisation générale du peuple congolais et de toutes les forces sociales et politiques éprises de paix.
« Préparons-nous activement à organiser des manifestations pacifiques, dans le strict respect des lois et règlements en vigueur. Un calendrier détaillé de nos actions sera communiqué prochainement. Unissons nos efforts afin d’établir une paix juste, inclusive et durable en République Démocratique du Congo », ont-ils insisté dans leur déclaration.
Alors que les processus de Washington et de Doha semblent gagner en prééminence dans la recherche de solutions à la crise sécuritaire qui sévit dans l’Est de la République Démocratique du Congo, des voix s’élèvent désormais pour rappeler avec insistance l’importance et la nécessité de prendre en considération les initiatives régionales.
En tournée dans la région des Grands Lacs et faisant étape à Kinshasa avant de se rendre à Kigali, l’Ambassadeur Johan Borgstam, Représentant spécial de l’Union Européenne dans cette région, a apporté le soutien de son institution aux efforts de médiation en cours pour l’instauration d’une paix durable dans l’Est de la RDC, tout en recommandant vivement la prise en compte des efforts menés au niveau régional par la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC).
Sur le plan interne, les principales forces politiques de l’opposition ont exprimé leur soutien à l’initiative de l’Église catholique et de l’Église protestante. Cette démarche, cependant, ne rencontre pas l’approbation de l’administration Tshisekedi, qui estime que les confessions religieuses n’ont pas vocation à s’immiscer dans les affaires politiques de l’État.
Célestin Botoleande