Lors de l’audience tenue à la Cour militaire de Kinshasa-Gombe, lundi 14 avril, le commissaire supérieur adjoint Olivier Kanza, chargé de la sécurité de la Première ministre Judith Suminwa, a affirmé que le policier Fiston Kabeya s’était rendu coupable d’une infraction flagrante, en l’occurrence l’outrage à la Cheffe du gouvernement.
Devant les juges, l’officier Olivier Kanza a rejeté en bloc les accusations selon laquelles il aurait brutalisé le défunt Kabeya, avant de le remettre à l’autorité compétente pour insulte à la Première ministre.
« Le policier Fiston Kabeya avait insulté la Première ministre (…) C’est pour cette raison, qu’après avoir conduit la Première ministre à la Primature, nous sommes revenus pour le conduire à l’autorité compétente, en la personne du commissaire supérieur Banga, pour l’auditionner. Car, il s’était rendu coupable d’une infraction flagrante, en l’occurrence l’outrage. Il était monté dans la jeep sans que quelqu’un ne le brutalise ou ne le blesse », avoue le commissaire supérieur adjoint, Olivier Kanza.
Une thèse totalement balayée d’un revers de la main par le policier Mutombo Ilunga, seul témoin oculaire de l’évènement, dont la vidéo sur la mort de son collègue avait fait la une de réseaux sociaux. Dans sa déposition, il a confirmé que le policier de la circulation routière, Fiston Kabeya a été tabassé avant sa mort par des policiers commis à la sécurité de la Première ministre Judith Suminwa.
« C’était moi le chef du poste et c’est moi qui aie fait passer le cortège et nous l’avions privilégié. Le cortège ne s’était pas arrêté à la barrière. Nous avons vu venir deux agents en tenue civile se rapprocher de Kabeya et l’ont arrêté. Le major était posté à côté du séparateur entrain d’observer. Les deux agents en tenue civile et militaire ont commencé à tabasser Kabeya et l’ont traîné jusqu’à la jeep avec eux. J’ai vu de loin près de 8 mètres des policiers qui ont tabassé la victime en précisant cependant qu’il n’avait pas clairement identifié leurs visages à l’exception du commissaire supérieur adjoint Dunia banza Olivier », a-t-il déclaré.
Même son de cloche du côté du magistrat du parquet militaire, qui a soutenu que le policier de circulation routière Fiston Kabeya avait bel et bien été passé à tabat avant sa mort par les prévenus.
« En date du 25 mars 2025, la Première ministre quittait son bureau pour se rendre à la cité de l’UA sur invitation de la haute hiérarchie, (…) Curieusement contre toute attente, quelques minutes après, on verra le même cortège revenir cette fois sans madame la Première ministre. Le commissaire supérieur adjoint Olivier Dunia Kanza s’emmène avec sa suite pour tabasser le policier Fiston Kabeya à son poste de service et, malheureusement, la mort s’en était suivie à la suite des coups reçus », soutient le magistrat du parquet.
À la foulée, la Cour militaire de Kinshasa-Gombe a renvoyé de nouveau l’affaire au mercredi 16 avril 2025 afin de permettre au parquet d’apporter des preuves, notamment l’expertise médicale sur les conditions du décès du policier Fiston Kabeya.
Notons que sept (7) policiers commis à la sécurité de la Première ministre sont poursuivis dans ce procès pour violation des consignes et homicide perpétrés en date du 25 mars 2025, qui ont conduit à la mort du brigadier de première classe, Kabeya Senga Fiston, de la Police de circulation routière (PCR).
MF