C’est finalement en justice que le dossier opposant la géante société américaine « Apple » au gouvernement congolais sur l’affaire de la chaîne d’approvisionnement de celle ci sera traité. En effet, le pays de Lumumba par le truchement de ses avocats, est en voie d’explorer différentes options juridiques et prendre des initiatives en vertu de la loi américaine et de la loi française, en vue de trainer ladite société devant les instances juridiques.
Un communiqué publié ce mercredi 22 mai, renseigne que cette démarche vise à établir « judiciairement la responsabilité d’Apple dans les actes allégués et dénoncés » à savoir, le blanchiment des minerais dits 3 T (étain, tantale et tungstène, cruciaux pour l’industrie de l’électronique, de l’automobile, de l’aviation et des énergies renouvelables), par le biais du Rwanda et des entités privées.
Ce groupe d’avocats de la RDC, dirigé par Robert Amsterdam du cabinet Amsterdam et Partners LLP à Washington DC et William Bourdon du cabinet Bourdon et Associés à Paris affirme détenir de nouvelles preuves accablantes sur ces minerais dits « de sang ».
« Un certain nombre de lanceurs d’alerte se sont manifestés, rejoignant ainsi d’autres personnes qui ont fourni des informations aux avocats de la RDC sur la chaîne d’approvisionnement d’Apple en RDC », peut-on lire dans le communiqué.
Les avocats de la RDC déplorent par ailleurs le silence d’Apple face à ces accusations, dont le Rwanda joue un rôle important à travers les tueries et les violences dans l’Est de la RDC, à en croire leur rapport intitulé « Minerais de Sang : Le Blanchiment de Minerais 3T par le Rwanda et des Entités Privées », publié le 25 avril 2024.
«L’absence de réponse apportée constitue un aveu implicite que les questions étaient pertinentes », a indiqué William Bourdon, dans les propos rapportés dans le communiqué.
Et d’ajouter: « Le silence d’Apple peut être considéré comme, a minima, le témoignage de leur embarras à fournir des réponses précises au-delà de la rhétorique banale et prévisible de déni servie par les services de communication d’Apple il y a quatre semaines »,conclut le communiqué.
Les avocats de la RDC avaient formulé, il y a quatre semaines, des demandes précises à Tim Cook, le PDG d’Apple et à la filiale de l’entreprise à Paris sur le blanchiment de minerais 3T par le Rwanda et ses alliés. Le tout dans un contexte marqué par la guerre du M23 dans l’Est de la RDC. Cette rébellion, d’après plusieurs rapports, est soutenue par le Rwanda.
Par la rédaction