Le Conseil Norvégien pour les Réfugiés (NRC) et International Rescue Committee (IRC) annoncent que plus de 37.000 personnes ont été déplacées en quatre jours, à la suite des affrontements qui ont éclaté le 22 mai dernier, dans les territoires de Rutshuru et Nyiragongo, entre les Forces armées de la RDC et les rebelles du M23, en province du Nord-Kivu.
Dans un communiqué rendu public ce vendredi 27 mai 2022, ces organisations indiquent que les familles déplacées qui ont trouvé refuge dans les églises et les écoles locales près de Goma, ont un besoin urgent d’aide humanitaire.
« Des milliers de familles ont été forcées de fuir la vague de violence renouvelée. Certains ont dû marcher plus de 20 kilomètres pour arriver dans la banlieue de Goma, et d’autres seraient en route. Ce matin, le personnel du CNRC s’est rendu sur les sites où arrivent les personnes déplacées. Ils ont un besoin urgent de nourriture, d’eau potable, de latrines et d’abris d’urgence », déclaré Caitlin Brady, directrice nationale du NRC en RDC.
De sa part, Adama Coulibaly, Directeur pays de l’IRC, affirme que l’objectif pour l’instant est de protéger les équipes qui fournissent une aide humanitaire dans les zones touchées par les affrontements ».
«Même si aujourd’hui il y a eu moins d’affrontements entre les FARDC et le M23, la situation reste incertaine », insiste-t-il.
Ces organisations font savoir qu’à la frontière avec l’Ouganda, au moins 19 000 personnes sont toujours privées d’une aide vitale, car de violents combats ont perturbé l’acheminement de l’aide.
«Le NRC et l’IRC expriment leurs préoccupations quant au fait que l’intensité et la propagation rapide de la violence dans les zones voisines entraveront gravement l’accès humanitaire aux familles déjà vulnérables,» déplorent-t-elles.
Selon l’organisation « Focus, Droits et Accès », 4 morts ont été enregistrés au cours des combats du 21 au 26 mai à Rutshuru et Nyiragongo. Dans une note d’information publiée ce vendredi, elle ajoute que 15 autres personnes ont été blessées, dont 8 hommes, 5 femmes et 2 enfants, transférés à l’hôpital provincial du Nord-Kivu.
«On estime les déplacés à 45.532 dont 29.758 en provenance du groupement de Kibumba et 22.574 du groupement de Buhumba. Nos enquêtes font état de 8 cas de viol dont 2 femmes et 6 filles référés à l’hôpital», déclare cette structure.
Selon cette organisation, les déplacés sont jusqu’ici en difficulté de trouver de la nourriture : «certains n’ont pas mangé depuis 3 jours ». Mais aussi leurs sites manquent de l’eau, des médicaments, de toilettes, et n’ont quasiment pas d’abris.
Par GABA.T