Par Ben Dongoko
La baisse du prix du billet d’avion sur les vols domestiques en République Démocratique du Congo semble être une promesse éternelle faite à l’endroit des passagers. Cette décision ne rencontre pas l’assentiment des opérateurs économiques d’autant plus qu’ils vont perdre plus de 42% de leurs chiffres d’affaires.
Les confrères de 7sur7 dévoilent, par le truchement d’un article parvenu à la rédaction de objectif-infos.cd, ce samedi 7 août 2021, les points d’achoppement entre le gouvernement et ces opérateurs économiques du secteur aérien :
- L’imposition d’un prix unique aux transporteurs au lieu d’une fourchette de prix minimum et maximum pour chacune de destination, tel que décidé par l’arrêté Bahati (ministre de l’Économie de l’époque et actuel président du Sénat) de 2015 sur la fixation des prix des tarifs des services aériens.
- La baisse de moitié presque du prix du billet d’avion (45% selon le premier ministre lors de son interview bilan à l’occasion des 100 jours du gouvernement). Pour les opérateurs économiques, cette baisse va provoquer la diminution du chiffre d’affaires d’environ 42%.
Les opérateurs économiques soutiennent qu’ils n’auront d’autres choix que de fermer leurs entreprises car ils ne sauront pas faire l’économie de la sécurité des passagers en cherchant à diminuer les coûts à l’extrême, notamment les coûts de maintenance.
- La méthode Kalumba dans la fixation du prix du billet à travers l’indice PKT (Prix kilomètre transporté) ne repose pas sur des données techniques réelles et vérifiables contrairement à l’arrêté Bahati. Les experts du ministère de l’Économie contestent notamment la consommation horaire d’un Airbus A320. Sur le site de l’avionneur Français, il est clairement indiqué que ce type d’avion consomme 4000 litres par heure. Mais les experts du ministère, pour faire baisser à tout prix, le billet d’avion manipulent ce paramètre du PKT en disant qu’il consomment 2800 litres par heure.
Divergences entre les deux camps aussi sur le taux d’occupation. Il est passé de 70% à 95, selon les experts du ministère de l’économie. Cependant, ils ne sont pas en mesure d’étayer leurs prétentions.
Il est clair que les négociations sont dans l’impasse, mais le ministre Justin Kalumba Mwana Ngongo, veut fixer de manière unilatérale les prix des billets d’avion, déplorent la Fédération des entreprises du Congo (FEC) dans un mémo transmis au premier ministre.