Par Jean-Chrysostôme Luntadila
La multinationale hollandaise VLISCO ne serait pas en odeur de sainteté avec le fisc congolais ! Des sources concordantes ont rapporté à la rédaction d’Objectif-infos.cd de l’existence des pratiques qui consistent à camoufler des fortes sommes d’argent en cash contrairement à la législation en vigueur et au détriment du trésor public de la RDC.
La firme textile hollandaise VLISCO tenue par David Suddens, est accusée d’encaisser à ses guichets des sommes d’argent supérieurs à plus de 10 mille USD et d’entretenir un flou bancaire.
L’ancien Directeur général de VLISCO Congo, le béninois Eric Loko est passé aux aveux par sa note de service du 20 septembre 2019 où il rappelle à son caissier le plafond imposé par les institutions bancaires internationales et en RDC, par la Cellule Nationale de Renseignement Financier (CENAREF). Eric Loko a signifié dans ce document l’interdiction d’accepter des versements de numéraires supérieurs à 10.000$ (Dix mille dollars américains). « Ces versements doivent être faits sur nos comptes en banques», a-t-il martelé.
Ce rappel n’était-il pas de la poudre aux yeux ? Malgré ce rappel à l’ordre (tardif) qui prouve que l’entreprise ignorait volontairement cette disposition financière bancaire, ceux qui dénoncent ces magouilles, estiment qu’il y a toujours des manœuvres dilatoires du fait que, la société a changé des méthodes, mais les sales pratiques tant décriées persistent toujours. En effet, des sommes en cash de valeurs de de 50.000 Usd voire 100.000 Usd sont empochées par la société VLISCO.
Des clients qui viennent avec des sommes évidemment moins de 10.000 USD, soit 9.500 ou 8.000 USD mais qu’ils les versent trois, quatre ou cinq jours successifs, ce qui permet au caissier de s’amener chaque fois avec plus de 50.000 USD en cash pour les déposer sur le compte de VLISCO logé à Trust Merchant Bank (TMB). D’autres clients ne se cachent pas, ils vont verser directement sur le compte de VLISCO des sommes de 100 mille voire 500 mille USD de commande et ne ramènent que de bordereaux.
A l’œil nu, l’argent est entré à la banque et c’est normal. Mais les dénonciateurs font remarquer que la traçabilité de l’origine de l’argent versé par les clients pose problème. En principe, soutiennent-ils, les opérations devraient être interbancaires, c’est-à-dire de compte à compte. Non sans raison, ils révèlent et affirment qu’il y a certains dignitaires du pays qui couvrent VLISCO dans ce genre d’opérations (l’argent de corruption) et auraient bénéficié des shop de vente des wax tenus par leurs épouses. Et c’est cet argent qui est versé sur le compte de VLISCO sans traçabilité de l’origine à TMB.
Ce qui est grave, dénoncent également les lanceurs d’alerte, l’argent produit au Congo est vite transféré dans le compte de VLISCO Hollande. Ils en appellent ainsi, aux autorités congolaises de mener des enquêtes afin de stopper cette hémorragie de blanchiment d’argent dont l’origine est non traçable à partir de 2019 à ce jour. D’après les dernières informations, Objectif-infos.cd apprend que l’affaire est en instruction chez Gafin et Tracfin (deux institutions, l’une au niveau national et l’autre au niveau international, chargées de suivre des mouvements bancaires et la traçabilité des fonds), mais aussi à la Banque Centrale Congolaise (BCC). Que vont faire les banques européennes ? Tout récemment, sur le compte de VLISCO, un million de dollars en cash a été déposé sur le compte VLISCO, des clients venus de Brazzaville et Pointe-Noire ont effectué le dépôt d’un montant de plus 300 à 500 mille dollars.
Affaire à suivre…