Le Gouvernement de la République démocratique du Congo a, dans un communiqué rendu public dans la soirée du lundi 4 septembre, annoncé le rappel d’urgence à Kinshasa du Gouverneur militaire du Nord-Kivu, le lieutenant-général Ndima Kongba Constant. Cette décision intervient après la répression sanglante d’une manifestation contre la mission de l’ONU (Monusco) à Goma, le 30 août dernier.
Au moins 48 civils ont été tués et 75 blessés lors de cette répression. Les forces de l’ordre avaient ouvert le feu sur les manifestants, qui protestaient contre l’inefficacité de la Monusco dans la lutte contre les groupes armés actifs dans la région.
Dans un communiqué du ministère de la communication et des Médias, le Gouvernement congolais a également annoncé la suspension de deux officiers de la police nationale congolaise (PNC) et leur rappel à Kinshasa.
Il s’agit du Commissaire Supérieur principal Bongo Wifema José, commandant en charge des opérations dans la ville de Goma, et du Commissaire Supérieur Luna Kimanga Martin, commandant de service des renseignements de la ville.
Le Gouvernement de la RDC a également décidé de prendre en charge les obsèques des victimes, ainsi que l’organisation des obsèques du policier lapidé lors de cette manifestation. La prise en charge des soins des blessés sera assurée par le Gouvernement provincial du Nord-Kivu.
Par ailleurs, Kinshasa a décidé de libérer Kibanza Mugabo, militant d’un mouvement citoyen arrêté le lendemain de la manifestation.
Enfin, le Gouvernement appelle à l’identification et à la fermeture des églises non en règle avec la loi. Cette mesure vise la secte Foi naturelle judaïque et messianique vers les nations, qui a organisé la manifestation du 30 août.
Ces mesures sont accueillies avec un certain apaisement par la population de Goma, qui s’attendait à des sanctions plus sévères. Cependant, elles ne suffiront pas à apaiser la colère des habitants, qui réclament justice pour les victimes.
Célestin Botoleande