L’Ituri, province de la République Démocratique du Congo, est en proie à une catastrophe humanitaire d’ampleur. Depuis quelques jours, le lac Albert déborde de son lit, inondant près de quatre-vingts villages et déplaçant plus de 11 000 familles. Ce bilan, encore provisoire, a été publié par la coordination provinciale du service de la protection civile.
Les territoires de Mahagi, Djugu et Irumu sont les plus touchés par cette montée des eaux. À Mahagi, plus de vingt camps de pêche sont totalement submergés, laissant des milliers de personnes sans abri et sans ressources. Les dégâts matériels sont considérables : plus de 12 000 maisons ont été détruites, des écoles, des centres de santé et des infrastructures publiques ont été endommagés.
Dans le territoire de Djugu, la situation est tout aussi alarmante. Onze villages ont été complètement engloutis, et les conflits entre agriculteurs et pêcheurs se multiplient. Les déplacés, en quête de nourriture, n’hésitent pas à s’en prendre aux récoltes des populations locales.
Les causes exactes de cette montée des eaux du lac Albert sont encore à l’étude. Cependant, plusieurs facteurs pourraient expliquer ce phénomène :
Le changement climatique : Les épisodes de pluies intenses et prolongées, de plus en plus fréquents en raison du changement climatique, pourraient être à l’origine de cette montée des eaux.
L’érosion des sols : La déforestation et les pratiques agricoles non durables contribuent à l’érosion des sols et à l’envasement des cours d’eau, réduisant ainsi leur capacité à absorber les crues.
Des phénomènes naturels : Des séismes ou des mouvements de terrain pourraient également avoir un impact sur le niveau des lacs et des rivières.
Une crise humanitaire qui s’aggrave
Les conséquences de cette catastrophe sont multiples et dramatiques :
Déplacements de population : Des milliers de personnes ont été contraintes de quitter leurs foyers, aggravant ainsi la crise humanitaire dans une région déjà fragilisée par les conflits armés.
Insécurité alimentaire : Les récoltes ont été détruites, les moyens de subsistance compromis, et l’accès à l’eau potable est limité.
Propagation de maladies : Les conditions de vie dans les camps de déplacés sont souvent précaires, favorisant la propagation de maladies telles que le choléra ou le paludisme.
Appel à la solidarité internationale
Face à l’ampleur de cette catastrophe, les autorités locales et les organisations humanitaires lancent un appel urgent à la solidarité internationale. Les besoins sont immenses : abris, nourriture, eau potable, soins médicaux, mais aussi des moyens pour reconstruire les infrastructures détruites.
Célestin Botoleande