Les combats entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les rebelles du M23 se sont intensifiés dans les territoires de Rutshuru et Nyiragongo, dans l’Est du pays ces derniers jours.
L’Union européenne s’est déclarée « profondément préoccupée » par ce regain de tensions et a appelé à la désescalade.
« Face à la recrudescence des tensions dans l’est de la RDC, l’UE appelle toutes les parties à la désescalade. Elle rappelle son attachement à une solution diplomatique et à la pleine mise en œuvre des engagements pris sous les processus de Nairobi et de Luanda », a fait savoir Josep Borrell, Haut Représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité.
Cet appel de l’UE intervient après un entretien téléphonique lundi entre le président rwandais Paul Kagame et le secrétaire d’État américain Antony Blinken sur « la détérioration de la situation sécuritaire dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), ainsi que sur la nécessité d’une désescalade des hostilités et d’une résolution politique du conflit ».
Le M23 est soutenu par le régime de Kigali selon plusieurs rapports dont ceux du Groupe d’Experts des Nations Unies.
L’armée et le M23 se rejettent les responsabilités de violer le cessez-le-feu en vigueur depuis mars dernier.
D’intenses combats opposent les deux partis depuis la semaine dernière à une vingtaine de kilomètres de Goma, dans les groupements Kibumba et Buhumba frontaliers avec le Rwanda. Les affrontements se déroulent également en plein parc des Virunga.
Le lundi dernier, des explosifs lancés par les rebelles ont touché la ligne moyenne tension transportant l’électricité de la centrale de Matebe (Rutshuru) à Goma via le territoire de Nyiragongo. Une bonne partie de la ville de Goma a été plongée dans le noir avant le rétablissement « temporaire » de l’électricité dans la journée de mardi.
La situation humanitaire dans la région est préoccupante. Plus de 200 000 personnes ont fui leurs villages depuis le début des combats.
L’ONU a appelé les parties au conflit à respecter le cessez-le-feu et à prendre des mesures pour protéger les civils.
La situation dans l’est de la RDC est particulièrement volatile depuis plusieurs années. La région est le théâtre d’une multitude de groupes armés, dont certains sont soutenus par des pays voisins.
Célestin Botoleande