Le procès de l’ancien ministre de la Justice, Constant Mutamba, pour des accusations de détournement de fonds publics, a pris un tournant significatif ce mercredi 6 août. Devant la Cour de cassation, l’audience a été marquée par l’audition de plusieurs témoins cités par la défense, dont les dépositions ont majoritairement contribué à disculper l’accusé. La Première ministre, Judith Suminwa, bien que citée, n’a pas comparu.
Les témoignages recueillis ont éclairci plusieurs points du dossier. Rose Mutombo, l’ancienne ministre de la Justice, a affirmé que son cabinet, comme celui de son successeur, s’en remettait au ministère des Infrastructures et des Travaux Publics pour les aspects techniques des projets de construction, en raison d’une absence d’expertise interne. Cette déclaration tend à montrer que M. Mutamba n’avait pas les compétences pour évaluer les aspects techniques du projet et s’est fié à l’avis d’une administration compétente.
De son côté, Amisi Herady, directeur général du Guichet unique de création d’entreprise, a confirmé la légalité de l’entreprise Zion Construction. Cette société, au cœur du dossier, avait été sélectionnée pour la construction de la prison centrale de Kisangani. Le témoignage de M. Herady renforce l’argument de la défense concernant la légalité du processus de sélection de l’entreprise.
Par ailleurs, l’intégrité du processus judiciaire a été réaffirmée. Deux juges, initialement désignés, ont été récusés par la défense pour des motifs de partialité. Leur déport volontaire et leur remplacement immédiat par d’autres magistrats garantissent que le procès se déroule dans le respect des principes d’impartialité.
La prochaine audience est fixée au 13 août. On attend de nouveaux développements, notamment une potentielle comparution de la Première ministre, pour faire toute la lumière sur cette affaire.
Célestin Botoleande