Éclaboussé une nouvelle fois par les monstrueuses enquêtes de l’Inspection Générale des Finances sur la manière dont le contrat sino- congolais a été géré sous Joseph Kabila, la réponse du berger à la bergère ne s’est fait pas longtemps attendre.
Dans une longue interview accordée à Objectif-Infos.cd, le Secrétaire Permanent Adjoint du PPRD, Ferdinand Kambere Kalumbi a remis les pendules à l’heure, au moment où le dossier fait le chou- gras des politiciens en mal de notoriété et des médias en ligne comme classiques pro-pouvoir.
D’entrée de jeu, l’ancien ministre du Travail, Emploi et Prévoyance sociale retrace d’abord le contexte dans lequel la Chine a signé avec le gouvernement congolais de l’époque ce contrat gagnant- gagnant, qui avait vocation de « reconstruire une nouvelle société».
«Jules Alingete reconnaît que ce contrat chinois était signé au moment où aucun partenaire n’était prêt et capable de venir investir ses ressources dans la GECAMINES parce qu’elle était en état de faillite», lâche Ferdinand Kambere répondant à la question de votre média en ligne.
Ancien membre au sein du gouvernement Muzito, Ferdinand Kambere indique que « malgré les réformes qu’ils ont pu mettre en place au niveau du portefeuille, aucun partenaire n’était prêt à investir dans des sociétés congolaises tellement qu’elles ont des passifs lourds avec REGIDESO, SNEL, SNCC », s’en souvient-il encore comme hier.
En effet, le SPA du PPRD précise que c’est au regard de cette réalité à laquelle Joseph Kabila était confronté, qu’il en est venu à recourir à la voie chinoise. La meilleure formule du pouvoir de l’époque était de créer le consortium des entreprises qu’on appelle «SICOMINES», qui devait gérer les fonds et les projets après proposition du gouvernement contrairement à ce que l’on voit sous le régime Tshisekedi où « l’argent du trésor Public tombe dans les poches des conseillers de la présidence et est systématiquement détourné».
Ferdinand Kambere reste sans voix face au pouvoir de Félix Tshisekedi, qui se distingue par le montage des projets chimériques dont les sommes colossales sont tout de suite « dilapidées » après leur décaissement.
Ferdinand Kambere juge plutôt le comportement de l’Inspecteur Général des Finances contraste par rapport aux méthodes et pratiques auxquelles les gouvernants d’aujourd’hui se livrent en toute indifférence et même au mépris de la loi en vigueur en République démocratique du Congo.
« Qu’il [Jules Alingete] cesse de se comporter comme un simple militant de l’UDPS, car l’article 193 de notre constitution donne un caractère apolitique à toute personne faisant partie de l’administration publique. On le voit là qu’il est en train d’instrumentaliser le dossier pour donner un quelconque avantage à ce régime pour que la population ne se pose pas des questions sur les détournements qu’ils sont en train de faire et sur la souffrance qu’ils causent à la population avec l’inflation du taux, la gabegie financière et les tâtonnements dans la gestion de la sécurité dans l’Est du pays», a-t-il déclaré faisant allusion à ceux qui sont au pouvoir aujourd’hui.
Par ailleurs, Ferdinand Kambere charge le pouvoir en place comme celui qui gère la SICOMINES et qui en bénéficie des productions estimées à de milliers de dollars américains.
« C’est à partir de 2016 qu’ils ont commencé les premières productions, mais la première et vraie production, qui a ramené des milliers de dollars remonte en 2019 et 2020», a-t-il fait remarquer.
L’ancien président de la République, Joseph Kabila n’est pour rien dans ce dossier réchauffé pour le salir et détourner la population de l’essentiel.
« Il faut plutôt féliciter le Raïs Joseph Kabila qui a accepté de s’engager dans ce schéma pour relever l’économie du pays. Il n’en bénéficie pas aujourd’hui, ce sont eux qui se comportent en jouisseurs de la sueur des autres qui ont préparé le terrain en faisant preuve de patience même si ça produit après. Il en est de même avec le code minier, qui donne son impact nécessaire, a été préparé dans la douleur par Joseph Kabila. Il faut du respect à cet homme», a conclu ce Kabiliste patenté et deuxième personnalité du PPRD.
«Le peuple va demander des comptes à ses dirigeants s’ils n’ont pas réussi à voter un projet. Quel est le partenaire qui va continuer à donner de l’argent aux gens dont vous êtes sûrs que c’est disparu dès qu’ils mettent dans la poche».
Ferdinand Kambere reste zen et ne s’en mord pas les doigts, car croit dur comme fer que la gestion de Kabila n’est pas à comparer à celle de Félix Tshisekedi, qui se perd dans les tâtonnements et dont le spectre de commandement ne lui sert plus à rien.
Par Gédéon ATIBU