À Kinshasa, la capitale de la République Démocratique du Congo (RDC), les décisions émanant des autorités de la ville pullulent à tout bout de champ. Chaque autorité dans son territoire de pouvoir, donne des injonctions et prend des mesures dans le souci de faire avancer les choses. D’autres secteurs sourient, d’autres encore marchent à reculons avec des idées à dormir debout, en l’occurrence le secteur de la sécurité routière.
Un bon matin, le Général Sylvano Kasongo, commissaire urbain de la ville de Kinshasa, déclare tout haut : « Tout roulage qui est sur la route, aura sa tenue sans poche (…) et on va voir là où ils vont mettre l’argent ». À l’en croire, cette mesure sera efficace pour lutter contre la corruption des roulages ; il oublie que les policiers corruptibles peuvent placer l’argent dans des chaussettes et/ou bottes. Et le téléphone portable ? Ces policiers vont-ils œuvrer efficacement avec leurs téléphones privés et portatifs radios de sécurité en mains ?
En réalité, le combat contre les antivaleurs ne se fait pas avec des muscles, ni avec des restrictions qui ne valent pas la peine ; il se fait plutôt avec une Communication pour le Changement des Comportements (CCC) efficace. Cette communication passe par le renforcement des valeurs morales et éthiques mais aussi des ateliers des formations.
Au-delà de ces aspects cognitif et comportemental, les policiers de roulage méritent un bon salaire. Sur ce point, le Général Sylvano a bien réfléchi : « Nous avons également vu le premier ministre pour une prime qui va permettre à ces policiers de survivre et ne pas manquer de pain quotidien », avait-il fait savoir.
Notons que, le vrai problème se situe au niveau de mentalité et non des vêtements. Ne pas résoudre le vrai problème, c’est pérenniser la corruption, les tracasseries routières. Les policiers de roulage doivent réguler et sécuriser la circulation, contrôler les documents de bord des engins roulants et leur conformité et non soutirer de l’argent aux passagers.
Par Ben DONGOKO