Par Gratis Makabi
Le Président de la République a été pour le moins, placé dans une situation inconfortable depuis sa prise de pouvoir. Habitué à faire le décompte des coups politiques répétitifs manqués de ses alliés, à coups de déclarations et discours. Pour la première fois qu’il a osé rendre coup pour coup c’est dans les épisodes Ronsard Molonda et de trois propositions de lois de Minaku et Garry Sakata. F. Tshisekedi est allé au delà des simples paroles. Il a encouragé l’action en se montrant pour une première jusqu’au-boutiste.
Et celà, malgré les contestations publiques qui ont chahuté des nominations au sein de l’armée et de l’appareil judiciaire. En première ligne, son propre allié du Front Commun pour le Congo. Un Tête-à-tête d’harmonisation de vues avec l’ancien Président de la République Joseph Kabila, arrachée par médiation de la Monusco n’a rienchangé. Le chef de l’État Félix Tshiseked a plutôt sorti ses muscles lors de la plus populaire cérémonie de prestation de serment de trois juges constitutionnels. Le président Tshisekedi a bouché hermétiquement ses oreilles aux appels du FCc. Il a fait fi du boycott de l’Assemblée nationale et du Sénat pour regarder tout droit vers l’avant. Faudra-t-il après un tel bouroud d’honneur fléchir ses positions lors de son adresse à la Nation très attendue, ce vendredi ? Se montrera-t-il davantage gourmand en allant jusqu’au delà des espaces régalien lui réservés par les lois de la République ? Se permettrait-il de surfer ou de zigzaguer autour des limites de la frontière de la dangereuse « haute trahison »?
Des observateurs accusent Félix Tshisekedi de jouer la corde de la victimisation, en mettant en avant les langages outranciers de ses alliés du FCC qui ont érigé le manque de respect au chef, en stratégie politique au seindelacoalition.
Dans sa déclaration tenue à quelques heures du discours à la Nation , le FCC dit qu’il n’obeira pas aux décisions de la Cour constitutionnelle tant que ces trois juges constitutionnels nommés de manière illégale siégeront. De l’autre côté, c’est le PPRD qui défie sans vergogne Félix Tshisekedi. Dans une déclaration en solitaire, le parti politique cher à Joseph Kabila n’attend rien que la dissolution de l’Assemblée nationale et la révocation du Premier ministre pour mieux agir et tirer toutes les conséquences constitutionnelles.
Si l’option de nomination d’un informateur n’est pas encore levée, le fils d’Étienne Tshisekedi accepera-t-il de s’asseoir autour de la même table qu’un gouvernement dont les membres ne font preuve d’aucune révérence envers sa personne ? La dissolution de l’Assemblée nationale est une des voies privilégiée par le peuple souverain pour réorganiser l’Etat à travers des élections législatives crédibles. Mais les caisses sonnent vide avec des effets néfastes de la pandémie de covid-19 sur les économies des Etats. D’autres voies ne manquent pas et Félix Tshisekedi a fait la démonstration qu’il est capable de plus que ce qu’on peut attendre de lui.