Le Chef de l’Etat congolais doit s’en vouloir après avoir embrassé dans ses bras ses pairs sous-régionaux pour mettre tous les efforts à contribution pour le retour de la paix dans l’Est du pays.
Bien avant ceci, l’opposition, la société civile congolaise et les observateurs indépendants avaient pronostiqué sur la présence de cette force ouest-africaine dont les visées seraient aux antipodes de celles de la RDC, pays en situation de guerre.
En effet, le vrai visage ou agenda de la force de l’EAC est mis à nu à mesure que les mois et les jours passent sans que la situation dans les territoires où elle s’est installée change un tout petit peu.
Le président congolais, Félix Tshisekedi ne s’attendait pas à un tel scénario sur terrain où la force régionale militaire de l’EAC vit en toute intelligence avec les rebelles du M23.
Au cours de la conférence de presse du mardi 9 mai 2023, le successeur de Joseph Kabila au siège présidentiel a déploré les méthodes et pratiques de l’EAC, qui se révèlent improductives quelques mois après leur déploiement en RDC pour venir combattre les groupes armés dans l’Est du pays. Cependant, dans la pratique, les contingents kenyans, ougandais et burundais ont naturellement affiché une certaine complicité avec les ennemis de la RDC au détriment du pays agressé au point même de crier si fort à qui veut les entendre qu’ils ne seraient venus en RDC pour combattre la rébellion à dominante tutsi M23 selon le champ d’action que leur confère le mandat (non offensif).
« Aujourd’hui dans certaines localités, il y’a une cohabitation observée entre le contingent de l’EAC et les terroristes du M23, ce qui n’était pas prévu dans le programme. Certains contingents de la force régionale ont dit clairement en arrivant qu’ils ne sont pas là pour combattre le M23 », a dénoncé le président Félix Tshisekedi, qui se rend compte de s’être mis les doigts dans l’œil.
Par la même occasion, le Chef de l’Etat a fait savoir que les troupes étrangères pourraient quitter la RDC au mois de juin prochain après leur laxisme face au M23 et une collaboration moins saine entre la RDC et l’EAC.
Le moins que l’on puisse dire est que le Gouvernement est responsable de ses choix hasardeux et de sa politique de tâtonnement pour imposer l’autorité de l’Etat dans la partie orientale du pays.
Après le passage à vide de la force régionale militaire de l’East Community African, Tshisekedi est réparti en quête d’une solution magique au problème d’insécurité qui gangrène tout l’Est. Mais là aussi, la prudence devrait être de mise, car, comme le gouvernement congolais s’est fait rouler par l’EAC, il n’est pas étonnant que la SADC joue le même jeu. Dans ce cas, la RDC aurait inutilement perdu beaucoup de temps au lieu de rendre puissants ses propres services de sécurité.
Par Gédéon ATIBU