Un opposant congolais a jeté le pavé dans la mare en dénonçant le salaire astronomique des députés congolais estimé à 21.000 dollars par mois. Soit 10 Millions 500 mille $ le mois rien que pour les 500 députés nationaux et 126 millions par année. Ajoutant en passant que cet argent sert à soutenir la corruption à grande échelle, la gabegie et le pillage des finances publiques de la part du pouvoir usurpateur de Tshisekedi en quête de légitimité interne », appelant à « l’annulation immédiate » de cet achat des consciences par le braquage des caisses de l’État ».
Une vive polémique s’en est suivie sur toute l’étendue de la République démocratique du Congo où la majorité de la population vit avec moins de deux dollars par jour. Le fossé abyssal entre les 21.000$ du député avec les 150$ mensuels du militaire et avec les 125$ de l’enseignant est tout simplement révoltant. Se plaindre ne suffit plus. Il faut saisir l’opportunité de ce déballage pour rectifier le tir et s’imposer une nouvelle direction dans le vivre-ensemble commun.
Pour le cas échéant, la meilleure méthode de combattre la corruption qui règne à vaste échelle dans l’hémicycle du palais du peuple à Lingwala, c’est de modifier la constitution congolaise avec la nouvelle clause de supprimer tout salaire à nos députés et d’imposer la gratuité à ce noble et honorable service de l’Etat, tout en assurant leurs besoins basilaires tels le transport, le logement et le repas uniquement à l’occasion des sessions ordinaires et extraordinaires du parlement.
Dans ce sens, ceux qui se décideront à devenir « honorables » (le mot pourra peut-être reconquérir son sens) pour venir siéger au parlement comme députés ou sénateurs le feront bénévolement, sans bourse délier, uniquement par convictions politiques qui les animent et pour l’amour de la patrie qui les habite. Cette nouvelle doctrine politique aura plusieurs avantages.
Primo, elle n’attirera plus n’importe quel aventurier à la députation. Prendre de son temps et de ses énergies uniquement pour sauver la nation, ce n’est pas donné aux faibles d’esprit. Seuls ceux qui caressent le rêve d’un grand Congo peuvent s’y risquer.
Secundo, cette nouvelle doctrine politique congolaise fera de l’activité politique un service et non une occasion d’enrichissement facile. Elle rendra ainsi la nouvelle classe de ces députés très sévère vis-à-vis des acteurs de l’Exécutif dont ils sont censés contrôler l’action gouvernementale et à qui ils demanderont des comptes pour un dollar du contribuable qui aurait été mal géré.
Cette modification de la loi prévoira également une clause très significative d’après laquelle une radiation définitive de la vie politique et administrative de la RDC sera prononcée contre les corrompus et les corrupteurs. Dans l’affaire des 21.000$ mensuels qui ne figurent nulle part dans la ligne budgétaire de l’État congolais, la loi pourra alors viser tous les complices du crime financier, à savoir le corrupteur (gouvernant) et les corrompus ( députés).
Dans ce sens, un parlementaire qui accepterait de l’argent de la part d’un parti politique ou d’une autorité gouvernementale en dehors de ce qui est permis par la loi, sera interdit ad vitam d’exercer une représentation électorale. En revanche tout détenteur du pouvoir qui prendrait l’initiative de corrompre les députés pour acheter leur silence sur sa mal gouvernance se verra, une fois les preuves établies, déposé illico de ses fonctions et taxé d’illegibilité. Et ce, quelles que soient les fonctions qu’il occupe, du huissier au président de la république. Le débat reste ouvert.
On ne trouve pas meilleur remède contre la gangrène d’achat des consciences qui a élu domicile au parlement congolais. On ne trouve pas meilleure voie pour redorer le blason terni d’une si importante institution républicaine ! Vivement un projet de loi sur la Gratuité civique obligatoire au travail de député pour redonner une once d’efficacité et de respectabilité à nos représentants devenus « déshonorables ».
Par la Rédaction