Un tournant significatif dans le processus de pacification de l’Ituri a été marqué par la reddition de plusieurs centaines de miliciens du groupe « Autodéfense », qui ont volontairement remis un arsenal de guerre aux Forces armées de la RDC (FARDC). Au total, 470 armes ont été déposées au cours de deux cérémonies symboliques, tenues le jeudi 21 et le samedi 23 août, à Jailo et Mabanga, dans la chefferie de Mambisa, territoire de Djugu.
Parmi les pièces d’armement remises, on dénombre quarante-cinq fusils AK-47 et deux mitrailleuses PKM, toutes équipées de leurs chargeurs, un fait qui témoigne de la détermination de ces combattants à s’engager dans le processus de paix et à quitter la brousse.
Selon des sources locales, ce geste est le résultat des intenses campagnes de sensibilisation menées ces derniers mois par les acteurs politiques, sociaux et coutumiers de la région, qui ont œuvré sans relâche pour convaincre les miliciens de déposer les armes.
Michel Meta, président des vingt-et-une communautés de l’Ituri, a salué cette initiative, la qualifiant de « lueur d’espoir » pour la paix dans une province meurtrie par des décennies de conflits. Il a par ailleurs félicité l’armée pour la pression militaire qu’elle a exercée sur les groupes armés, une stratégie qui, selon lui, a contraint ces derniers à se soumettre aux efforts de pacification.
Cependant, malgré ce pas en avant, Michel Meta a rappelé que le danger d’une circulation illégale des armes demeure une menace pour la sécurité des communautés. Il a insisté sur la nécessité de poursuivre sans relâche les opérations militaires contre tous les groupes armés, sans exception, y compris la Codeco, responsable d’attaques meurtrières récentes dans la chefferie de Ndo-Okebo.
« Si les éléments de ce groupe armé ont accepté de remettre leurs armes, c’est grâce à la pression militaire exercée sur eux, » a-t-il déclaré. « Mais il ne doit pas y avoir deux poids, deux mesures : il faut poursuivre la traque contre tous les groupes armés, sans exception, car la menace reste réelle et peut compromettre les efforts de paix. » Ce message souligne la prudence et la détermination des acteurs locaux face à un processus de paix encore fragile.
Célestin Botoleande