Par Gédéon ATIBU
La réforme électorale demeure un débat permanent en République Démocratique du Congo.
Depuis 2006, cycle électoral après cycle électoral, les différents scrutins organisés n’ont pas permis de mettre fin à la crise récurrente de légitimité. Ce qui était pourtant l’engagement des acteurs politiques et sociaux à Sun City au début des années 2000. Près de vingt ans plus tard, le pays se trouve toujours en quête de mécanismes pouvant garantir des élections crédibles.
La question de la réforme de la Commission Électorale Nationale Indépendante (Ceni) est ainsi au cœur des préoccupations dans la perspective des élections prévues en 2023.
D’ores et déjà, le rejet pur et simple de l’option de la dépolitisation de la CENI réduit l’ampleur de la réforme, à en croire le député Delly Sesanga qui est un des pionniers de la réforme de la CENI.
« C’est illusoire de penser que la CENI, pouvoir organisateur des élections, échappe à la politique. Dans des anciennes démocraties, c’est même le gouvernement en place qui les organise », a-t-il déclaré.
Une position qui conforte celle du président du parti Travailliste ( PT) , Steve Mbikayi qui, dans un récent tweet d’il y a 24 heures, a recommandé à la CENI de s’en tenir aux principes sacro-saints de la transparence à défaut de sa dépolitisation.
Baudouin Mayo et Steve Mbikayi s’opposent à un fait. Circonscrivant le cadre, l’initiateur du FP 2023 estime qu’aucun membre de la CENI ne peut être neutre. Y compris les hommes d’église… cas de Malu Malu et Ngoy Mulunda. « Il faut plutôt renforcer la transparence ».
L’ancien Ministre en charge du Budget sous le gouvernement Sylvestre Ilunga Ilunkamba estime , cependant, qu’il est essentiel d’assurer tout simplement sa neutralité avec la présidence de la société civile.
Rappelons que la loi Lutundula sur la réforme de la CENI adoptée à l’Assemblée nationale et au Sénat prévoit une Ceni de 15 membres en raison de 5 de la majorité, 5 de l’opposition et cinq représentants de la société Civile. Le schéma décidé par la nouvelle majorité de l’Union Sacrée renforce-t-elle la dépolitisation tant souhaitée de la commission électorale ? La question demeure.
Des espoirs brisés. Mais pour bien des observateurs , la dépolitisation de la CENI reste utopique avec une Société Civile congolaise caractérisée depuis longtemps par des penchants.