Le Nord-Kivu, province déjà éprouvée par les conflits armés, est confronté à une nouvelle crise sanitaire. Une épidémie de choléra a été déclarée dans le village de Nzulo, situé près de Goma. Cette flambée épidémique, attribuée en partie à l’afflux de déplacés et à des conditions d’hygiène dégradées, met en lumière la fragilité du système de santé dans la région.
Selon les autorités sanitaires provinciales, les premiers cas de choléra ont été détectés à Nzulo la semaine dernière. Des analyses de laboratoire ont confirmé la présence du vibrion choléra dans de nombreux échantillons. Cette flambée épidémique s’explique notamment par l’afflux de déplacés fuyant les combats dans la région, qui viennent grossir les rangs des populations déjà présentes et mettent à rude épreuve les infrastructures sanitaires.
Gaston Lubambo, chef de division de la santé au Nord-Kivu, a souligné l’importance de renforcer les mesures d’hygiène pour endiguer la propagation de la maladie. Il a également lancé un appel à la solidarité nationale et internationale pour apporter une assistance aux populations affectées.
Les causes de l’épidémie
Les conditions d’hygiène précaires, liées à la surpopulation et à l’absence d’infrastructures sanitaires adéquates, sont identifiées comme les principaux facteurs favorisant la propagation du choléra à Nzulo. Le port de Nzulo, point de transit entre Goma et Minova, constitue un foyer potentiel de contamination en raison des mouvements de population et du manque d’assainissement.
Face à cette urgence sanitaire, les autorités locales et les organisations humanitaires ont mis en place des mesures d’urgence. Des campagnes de sensibilisation sont organisées pour informer la population sur les mesures d’hygiène à adopter. Par ailleurs, des travaux ont été lancés pour construire des toilettes publiques au port de Nzulo, afin de couper la chaîne de transmission de la maladie.
L’épidémie de choléra à Nzulo met en évidence les défis auxquels sont confrontés les systèmes de santé dans les zones de conflit. La combinaison de facteurs tels que les déplacements de population, l’insécurité, et le manque d’accès aux soins constitue un terreau fertile pour la propagation des maladies infectieuses.
Il est urgent de renforcer les systèmes de surveillance épidémiologique, d’améliorer l’accès à l’eau potable et à l’assainissement, et de renforcer les capacités des acteurs de santé sur le terrain.
L’épidémie de choléra à Nzulo est un rappel brutal de la fragilité des populations du Nord-Kivu. Pour faire face à cette crise, une réponse coordonnée et multisectorielle est nécessaire, impliquant les autorités sanitaires, les organisations humanitaires, les communautés locales et les bailleurs de fonds.
Célestin Botoleande