Le Premier Ministre Jean-Michel Sama Lukonde a mis à profit son escale à Goma avant de se rendre à Nyamukubi pour procéder pour une troisième fois, à l’évaluation de la situation sécuritaire et humanitaire dans les deux provinces sous état de siège, à savoir le Nord-Kivu et l’Ituri.
Il a reçu tour à tour, en audience, le gouverneur militaire du Nord-Kivu, le lieutenant-général Constant Ndima Kongba, le gouverneur militaire de l’Ituri, le général Johnny Luboya et tous les services de sécurité de ses provinces.
Une réunion élargie aux humanitaires internationaux qui accompagnent le pays dans cette partie du territoire national, ainsi que quelques membres du gouvernement et la délégation des parlementaires nationaux ayant fait le déplacement de Goma avec lui.
Si l’évolution de la situation sécuritaire en Ituri évolue positivement, elle reste plutôt très préoccupante au Nord-Kivu suite à la guerre d’agression qui a occasionnée plusieurs déplacés.
Ce qui exige que des mesures appropriées soient prises, afin que l’armée soit à mesure de faire face à cette situation. À ce sujet, des recommandations ont été faites, au chef du Gouvernement par ses différents interlocuteurs.
« Nous lui avons dépeint la situation générale de la province. Vous savez que la situation sécuritaire en province du Nord-Kivu reste très préoccupante suite à la guerre d’agression que nous subissons et aussi la situation humanitaire avec plus de 2000 déplacés de guerre. Nous avons deux secteurs opérationnels. Au grand Nord, il y a l’activisme des ADF, qui, depuis plusieurs années, sont en train de massacrer notre population pour qu’ils occupent cette partie de la République et y installent un califat. Ce que les Congolais, les Nord-Kivutiens ne peuvent jamais accepter », a indiqué le lieutenant général, Constant Ndima.
Et de renchérir : « Ici au sud de la province, que nous avons baptisé Sokola 2, nous faisons face à l’agression, où aujourd’hui, vous savez, le Rwanda avec son bras séculier, le M23 ont conquis quelques localités dans les territoires de Rutshuru, Masisi, Nyiragongo, et aujourd’hui, autour de la ville de Goma. C’est pourquoi je dis que la situation reste préoccupante. Il fallait que nous expliquions cela au chef du gouvernement pour que des mesures adéquates soient prises afin que l’armée soit à mesure de faire face à cette situation. La situation sécuritaire, bien sûr la situation d’agression et aussi la prise en charge holistique des déplacés de guerre ».
S’agissant de la situation humanitaire, constant Ndima révélé qu’elle est dramatique.
» Nous faisons face à cette situation sécuritaire et humanitaire. La situation sécuritaire, ce sera avec l’accompagnement de notre gouvernement. Et pour la situation humanitaire, ce sera avec le gouvernement bien sûr, mais aussi les humanitaires qui sont à nos côtés. Bref, nous avons parcouru toute cette situation. Je lui ai expliqué ce que nous connaissons ici. Aussi, nous avons fait des recommandations à Son Excellence », a-t-il signalé.
Le Gouverneur militaire du Nord-Kivu, Constant Ndima révèle que le M23 contrairement aux FARDC, viole a plusieurs reprises le cessez-le-feu de Nairobi et la feuille de route de Luanda.
» Une feuille de route qui prévoyait un cessez-le-feu immédiat. C’est ce que votre armée est en train d’observer. Il y a aussi le retrait des M23 de ces espaces occupés. Le retrait aujourd’hui, c’est sous la supervision des forces de l’EAC. Mais, est-ce qu’il y a retrait ?
C’est un retrait timide. Tantôt on se retire, tantôt on reprend les positions. Voilà le jeu auquel nous sommes en train d’assister. Nous avons exigé que cela soit sincère pour que la population retrouve la paix et regagner leur milieu d’origine », a regretté le chef militaire de l’exécutif provincial du Nord-kivu.
Murphy Fika