Par Ben Dongoko
Avec une proactivité remarquable, le mouvement citoyen Lutte pour le Changement (LUCHA) dit ne pas trouver gain de cause dans la décision du Chef de l’État de décréter un état de siège au Nord-Kivu et à Ituri.
Dans un communiqué dont la copie est parvenue à objectif-infos.cd le soir du lundi 3 mai 2021, ce mouvement citoyen demande au Chef de l’État Tshisekedi de surseoir sa décision et convoquer un dialogue tripartite gouvernement, MONUSCO et population, représentée par différentes couches sociales afin d’évaluer la situation, identifier les causes des massacres pour ensuite prendre la décision.
Sur base de plusieurs interrogations, la LUCHA craint que cette mesure ne crée davantage des problèmes dans la province du Nord-Kivu, suite notamment aux restrictions qui pourront être imposées à certaines libertés fondamentales.
« Nous craignons que cette décision ne soit, à l’instar des précédentes (lancements d’opérations militaires successives, changement des noms des opérations, changement d’uniformes des FARDC, etc.), une mesure cosmétique destinée à donner l’impression qu’on agit pour mettre fin aux massacres, alors qu’en réalité on maintient le statu quo, voire on aggrave la situation. Restreindre davantage les droits et libertés des citoyens dans cette région, ce n’est pas résoudre ses problèmes, c’est en créer de nouveaux », lit-on dans ce communiqué.
L’état de siège est décrété pour une durée de 30 jours, à compter de jeudi 6 mai. Les gouvernements civils et les autorités territoriales seront remplacés par les autorités militaires ou des policiers.