C’est une lueur d’espoir pour des milliers d’élèves congolais. Les carnets d’items des épreuves certificatives, essentiels pour l’Examen d’État et l’Examen National de Fin d’Études Primaires (ENAFEP), sont désormais disponibles à Goma et Bukavu depuis ce week-end. Un pas crucial avant le début des sessions, prévu pour le 2 juin prochain.
Sud-Kivu : Entre Réception et Préoccupation
À Bukavu, l’inspection provinciale du Sud-Kivu 1 a confirmé la réception de ces précieux documents. Cette nouvelle est particulièrement rassurante pour les candidats finalistes, qui vivaient dans l’incertitude. La province connaît une situation sécuritaire très fragile, avec l’occupation de plusieurs localités par les rebelles de l’AFC/M23, ayant même coupé certains liens administratifs avec Kinshasa.
Pourtant, des ombres persistent sur ce tableau. Des activités scolaires sont toujours suspendues dans certaines zones, non seulement à cause de l’insécurité, mais aussi en raison d’une grève des enseignants. Ces derniers réclament le paiement de salaires impayés depuis l’occupation rebelle, notamment quatre mois d’arriérés dans le territoire de Mwenga.
Le transport de ces mallettes d’examens a été un défi logistique majeur, relevé grâce à l’appui de partenaires comme l’UNICEF et World Vision. L’UNICEF a géré le transport de Kinshasa jusqu’à Bukavu, tandis que World Vision assurera la distribution vers les centres d’examen des territoires isolés comme Idjwi, Kalehe et Burhale.
Nord-Kivu : L’Insécurité, Toujours une Menace pour les Apprentissages
À Goma, la situation est similaire. Les carnets d’items sont également arrivés depuis le 25 mai, grâce au soutien continu de l’UNICEF. Cependant, dans certaines parties du territoire de Rutshuru, à seulement une semaine du début de ces épreuves préliminaires (communément appelées « hors session »), l’inquiétude grandit.
Les élèves déplorent des conditions de préparation difficiles en raison de l’instabilité sécuritaire, avec des combats récurrents entre les rebelles du M23 et les combattants Wazalendo. Les parents, préoccupés par la sécurité de leurs enfants, lancent des appels pressants pour un renforcement des mesures de protection, notamment dans la chefferie de Bwito, où les affrontements provoquent des déplacements massifs de populations.
Malgré ces défis colossaux, le calendrier est maintenu : les épreuves hors session de l’Examen d’État 2025 débuteront bien le 2 juin et se poursuivront jusqu’au 9 juin. C’est un signe fort de résilience pour le système éducatif congolais face à des réalités de terrain complexes.
Célestin Botoleande