La question de l’arrivée du Pape François en République Démocratique du Congo est sur toutes les lèvres des congolais.
Ce sujet fait parler de lui plus que même l’insécurité dans l’Est du pays où les rebelles du M23 seraient déterminés à s’emparer de la stratégique ville de Goma.
Le temps, les énergies, les moyens sont orientés vers les préparatifs de l’accueil du Pape François.
En effet, le pouvoir de Kinshasa poursuit plusieurs enjeux à la fois avec l’arrivée prochaine du Pape.
Englué dans une crise sécuritaire dans la partie Est du pays , Kinshasa attend obtenir du Pape la condamnation ferme voire des sanctions contre l’agresseur qu’est le Rwanda de Paul Kagame.
A cet effet, le pouvoir en place devrait mettre à contribution la question de cohésion nationale pour y arriver à cette fin. Il s’agira beaucoup plus pour toutes les forces vives du pays( majorité comme opposition) d’avoir un même langage en poursuivant les mêmes objectifs.
L’arrivée du Pape en RDC marquera exactement le point culminant de la diplomatie de Félix Tshisekedi pour permettre à la RDC de sortir de l’isolement diplomatique en s’ouvrant au monde extérieur. Il importe à ce niveau là de bien jouer les cartes qui seront sur table et surtout de les utiliser à notre avantage. Tout dépend de ce qu’on a en aura fait, car la tentation est forte dans la mesure où le Pape François risque de s’ajouter à la longue liste des personnalités mondiales ayant foulé le sol de la RDC sous Tshisekedi et dont la suite ( l’après visite) a été la même.
L’autre aspect de l’arrivée du Pape dont peut tirer profit la RDC est dans le domaine de l’amélioration des conditions de vie du peuple congolais. «Sa présence doit interpeller les dirigeants congolais à faire les choses autrement, à penser aux pauvres», pense la Sénatrice Francine Muyumba.
La plupart des acteurs politiques de l’opposition ne sont pas d’accord avec la politisation de l’arrivée de sa Sainteté le Pape. Ils peuvent avoir raison dans une certaine mesure, mais ils ignorent que l’église catholique romaine est activement politique depuis belle lurette. S’il le désire, le souverain pontife peut déstabiliser ou redonner du souffle à un État ( surtout les États du tiers monde).
Le temps semble être suspendu, la nation tout entière immobilisée depuis quelques semaines à Kinshasa.
Par Gédéon ATIBU