La Ville de Goma, au Nord-Kivu, a été secouée le lundi par des manifestations dans certains quartiers suite à l’appel à la ville morte lancée par des mouvements citoyens, des jeunes et des organisations de la société civile.
Ces organisations ont tenu à dénoncer ainsi l’insécurité grandissante dans la ville et refusent catégoriquement la mise en commun des forces de police rwandaises et congolaises sur le sol Congolais. Une ville morte qui, presque sans surprise, s’est transformée en manifestations de colère, causant des pertes en vies humaines, des blessés graves et légers et d’importants dégâts matériels.
La société civile de Goma n’est pas restée indifférente à cette situation. Marrion Ngavho, président de cette structure citoyenne, analysant la situation, a déclaré que la population ne veut pas voir un policier étranger venir sécuriser la ville de Goma ou la RDC.
« La population ne veut pas voir un policier Rwandais, Kényan, Djiboutien, Tanzanien ou d’un autre pays venir sécuriser la ville de Goma ou la RDC car, nous constatons qu’il y a déjà plusieurs unités à travers la Monusco mais sans succès de sécurité, ni du retour de l’autorité de l’État », a déclaré l’activiste à objectif-infos.cd.
Selon lui, la population souhaite simplement voir cesser le banditisme de jour comme de nuit, ainsi que le phénomène d’enlèvement des personnes dans la ville et ses environs. La société civile de Goma déplore et regrette le dérapage dont ont fait l’objet temporairement les routes bloquées dans plusieurs quartiers par des pierres et des étals de commerçants.
Concernant le bilan, Marrion Ngavho a regretté le lourd bilan provisoire qui fait état de la perte de deux (2) vies humaines, de six (6) personnes grièvement blessées, dont des civils et des policiers, et de trois (3) armes emportées, ainsi qu’une dizaine de personnes arrêtées.
À cet effet, la société civile demande au gouvernement de bien gérer les unités de l’armée et de la police en assurant une formation appropriée, le paiement des salaires et des primes, un logement décent, des soins médicaux et l’éducation des enfants des militaires et des policiers, et en leur fournissant une logistique de transport et de communication pour assurer la sécurité des personnes et de leurs biens, notamment pendant les festivités.
À la population, Marrion Ngavho a demandé de rester vigilante, de dénoncer les suspects à l’origine de l’insécurité et de collaborer avec les services de sécurité pour ne pas être infiltrés.
Par la Rédaction