La police nationale congolaise a dispersé à coups de gaz lacrymogène, ce mardi 28 Février à Mubambiro, à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Goma au Nord-Kivu, des combattants démobilisés cantonnés, qui manifestaient pour réclamer au Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (PDDRCS), la prime de désarmement qui servirait notamment de frais de transport pour le retour dans leurs villages respectifs.
« Nous sommes là pour réclamer notre argent qu’ils ne veulent pas nous donner, nous venons de faire deux semaines à Goma, ils n’arrêtent pas de nous faire des promesses bidons. Parmi nous il y a ceux qui risquent de mourir de faim, nous n’avons pas où dormir », explique un ancien combattant.
Notons qu’environ 800 ex-combattants étaient cantonnés dans le camp de Mubambiro pour suivre le programme de réinsertion communautaire. Mais le programme peine à être mis en marche.
« Eux même ont décrié la situation en disant, « nous n’avons pas les moyens de nous protéger ici et avec l’avancée de l’ennemi [M23] nous pensons qu’il est important que nous puissions venir encore une fois lorsque la situation sécuritaire sera améliorée ». Nous avons pourvu au transport pour qu’ils rentrent d’abord dans leur communauté parce qu’ils ont fini la phase de désarmement et de démobilisation, donc ils ne sont plus des combattants mais des ex-combattants avec tous les droits civiques », explique Tommy Tambwe, coordonnateur national du PDDRCS.
Et d’ajouter :
« Nous sommes en train de voir d’autres possibilités avec le gouverneur, si nous ne pouvons plus le faire à Masisi mais il y’a d’autres territoires ».
Mis en place en 2021, le PDDRCS devrait permettre notamment le retour de la paix dans les provinces secouées par les violences armées, surtout dans l’est du pays. De nombreux observateurs estiment qu’il n’y a pas de lisibilité sur la trajectoire devant mener à la résolution durable de la très épineuse problématique des groupes armés au cœur de l’insécurité dans l’Est du pays. Le financement du programme pose encore problème malgré les multiples soutiens annoncés par des partenaires du gouvernement. C’est le quatrième programme du genre.
Bien-Aimée BOSASELE