Par Gaba T
L’idée n’est pas neuve. Depuis l’avènement du président Tshisekedi en 2019, nombreux observateurs affirment que « le tribalisme a gagné du terrain », et, en 2020, des analystes avertis en étaient tout autant persuadés, avec le colportage du conflit Katanga-kasaïen et les récentes nominations tant au gouvernement, les cours et tribunaux que dans les entreprises publiques. Pour eux, la RDC est plongée au cours de ces deux dernières années dans un tribalisme omniprésent. Les adeptes de l’Udps d’une manière générale et quelques lubas en particulier…ont imposé leurs vues et un combat « communauté (tribu) contre communauté (tribu) » au reste de la nation.
L’ancien Premier Ministre et notable du Maniema a appelé ce samedi 31 juillet 2021, à tous les fils et filles de la province à construire le nationalisme en lieu et place du tribalisme.
« À mes frères et sœurs du Maniema, je vous exhorte à plus de nationalisme et de patriotisme. Je n’accepterai jamais d’actions ou de revendications aux allures tribales ou provinciales », a-t-il déclaré.
À la manière d’un père de famille, Matata Ponyo a exhorté les fils et filles de la province du Maniema à ne pas se laisser aller à des actions aux allures tribales et à promouvoir la cohabitation entre tous les congolais.
« Le Maniema est pacifique et je vous encourage à vivre avec les congolais de toutes les provinces », a-t-il rappelé.
La situation est pourtant plus complexe, et le bruit autour de ces derniers, comme la loi sur la congolité, des discours de haine viscérale vendus dans certains médias proches du pouvoir, cachent une réalité bien différente : comme, face à eux et à leur instrumentalisation de la peur et de la montée de racisme (et des haines ethno-tribales voire religieuses contre les prélats catholiques), il n’y a plus de mouvement cohérent ni d’activisme antiraciste dynamique, on a le sentiment que leur vision du pouvoir l’a emporté sur l’unité nationale.
De fait, le tribalisme n’est pas notre système de pensée en RDC, mais beaucoup plus qu’une réaction épidermique d’un groupe d’intouchables qui choisissent de se replier entre eux par temps de crise sociale qui bat son plein.