L’onde de choc secoue la cité minière de Durba, où un nouveau drame fluvial s’est joué ce samedi 10 mai sur les eaux capricieuses de la rivière Kibali. Aux premières lueurs du jour, une embarcation de fortune, communément appelée « Mama Bosasele » et transportant un contingent de onze femmes commerçantes, a sombré au niveau du port de Camp Chauffeur, laissant derrière elle un bilan provisoire poignant.
Si neuf rescapées ont pu être extirpées des flots grâce à la prompte réaction des riverains, deux âmes manquent toujours à l’appel, alimentant l’angoisse et la consternation au sein de la communauté. Ces femmes, piliers de l’économie locale, s’apprêtaient à traverser la rivière pour s’approvisionner en denrées essentielles à la pérennité de leurs activités commerciales quotidiennes.
Joint par nos soins, le conseiller du village de Kokiza a confirmé la funeste nouvelle, exprimant son profond regret face à ce qu’il qualifie de « tragédie évitable ». L’élu local n’a pas mâché ses mots pour interpeller la conscience des pagayeurs et autres transporteurs fluviaux, les exhortant avec véhémence à une vigilance accrue et à une prudence de mise. Le leitmotiv : bannir la surcharge des pirogues, gage d’une sécurité des passagers qui doit impérativement primer. « Ce n’est malheureusement pas la première fois que nous déplorons un tel cas sur cette artère fluviale », a-t-il amèrement souligné.
Sur le terrain, les opérations de recherche s’intensifient, mobilisant une synergie d’efforts entre les habitants, les autorités locales et des volontaires. Cependant, un obstacle majeur entrave la célérité des secours : le cruel manque d’équipements adéquats. Cette carence logistique met en lumière la précarité des moyens alloués à la sécurité fluviale dans cette région enclavée.
Ce nouveau naufrage sur le Kibali ravive de douloureux souvenirs, venant s’inscrire dans une litanie d’incidents similaires qui ont endeuillé la région au cours de l’année écoulée. Déjà en début d’année 2024, une mission de la division provinciale des transports et voies de communication avait sillonné les territoires de Watsa et Faradje, recensant les points d’embarquement et les pagayeurs dans l’optique d’une distribution de gilets de sauvetage, une initiative louable portée par le gouvernement provincial. Force est de constater, cependant, que cette promesse tarde à se concrétiser sur le terrain, laissant les populations locales exposées aux dangers constants de la navigation fluviale. L’urgence d’une action concrète se fait sentir avec une acuité poignante au lendemain de cette nouvelle tragédie.
CélestinBotoleande