Un calme précaire s’est installé à Boyuli, localité située à 9 kilomètres du centre de Bafwasende, sur la Route Nationale 4 (RN4), suite à des affrontements survenus le week-end dernier entre les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et des combattants présumés de l’ADF (Forces Démocratiques Alliées).
Cependant, la quiétude est fragile, car les agissements de ces groupes armés suscitent une vive inquiétude au sein des populations locales.
Pillage d’Or et Menaces de Représailles
L’activité de ces assaillants avait été signalée bien avant les combats. Le mardi 23 septembre, une dizaine de ces présumés ADF avaient été aperçus dans le groupement Wanginda, secteur Barumbi, où ils ont notamment pillé de l’or au village de Bangwabi. Des sources locales rapportent que les combattants avaient d’ailleurs fait part de leur intention de revenir pour de nouvelles opérations.
Les affrontements récents ont exacerbé la psychose dans les 18 villages du groupement Wanginda. Les populations craignent des représailles directes, les assaillants ayant, selon des informations recueillies, déjà annoncé une vengeance contre les civils en cas d’attaque de l’armée.
Une source locale à Wanginda a exprimé la nécessité d’une action militaire résolue : « Ils sont déjà attaqués par nos militaires. Il faut les traquer. Il faut une opération de grande envergure pour nettoyer la forêt parce que lorsqu’ils rentrent, ils vont commencer à tuer. Ils peuvent apparaître à Nyasi, à Bakoroyi, à Bakoyi, ils peuvent resurgir dans le groupement Wanginda. »
Une Progression Venant du Nord-Kivu
Ces combattants ne sont pas étrangers à la région. En juin dernier, ils avaient déjà enlevé une dizaine de personnes au village de Kibinda, les emmenant dans le parc de la Maiko, dans le secteur Bakumu-d’Angumu. Le chef de secteur confirme que ces groupes mènent des actions de pillage contre les creuseurs artisanaux depuis 2024.
Le cheminement de ces présumés ADF est désormais plus clair : ils proviennent de Lubero, dans le Nord-Kivu, et sont entrés dans la province de la Tshopo en franchissant la rivière Lindi, la limite naturelle entre les deux provinces. Après avoir traversé cette frontière, ils ont transité par Ombiameda pour assiéger le village de Bangwabi.
Les populations de ce secteur déplorent par ailleurs une faible présence des militaires, ce qui accentue leur vulnérabilité face à ces incursions récurrentes. L’urgence d’une traque efficace est donc soulignée par les acteurs locaux pour prévenir de nouvelles pertes civiles.
Célestin Botoleande