Alors que des voix se lèvent contre le déploiement d’une force régionale de l’Afrique de l’Est en RDC, le gouvernement congolais vient de prendre toutes les forces vives du pays à contre-pied.
La décision a été prise lors du conseil des ministres du vendredi 17 juin, présidé par le chef de l’État, Félix Tshisekedi. En effet, « le gouvernement se félicite de la proposition faite de déployer une nouvelle force militaire régionale dirigée par l’EAC pour imposer la paix dans les provinces ciblées par le M23 et le Rwanda, mais n’acceptera pas la participation du Rwanda à cette force conjointe ».
En outre, le président congolais « demande à nos partenaires internationaux, en Afrique, aux États-Unis et surtout au Royaume-Uni, de condamner cette invasion et de faire pression sur le Rwanda pour qu’il retire ses troupes de notre terre», dit Félix Tshisekedi qui préconise la voie de la résolution diplomatique de ce conflit entre le Rwanda et la RDC que par la voie militaire comme le suggèrent plusieurs forces vives du pays.
Avec un peu de maîtrise du dossier sécuritaire, Francine Muyumba avait appelé les autorités congolaises à ne point tomber dans le piège de certains États de la région qui « se développent », dit-elle, grâce au prix du sang des Congolais. « Ça doit s’arrêter”, a-t-elle tonné contre l’ambition du Rwanda voisin et d’autres pays.
La Kabiliste est encrée dans la logique du principe selon lequel : ”celui qui veut la paix doit préparer la guerre”. Pour ce faire, la présidente de l’Union panafricaine de la jeunesse de 2014 à 2019, qui se veut prudente dans sa déclaration, suggère fortement la mise sur pied d’une armée républicaine, équipée et bien rémunérée à même de repousser toutes les velléités offensives des pays agresseurs.
”Nous ne pouvons pas continuer à compter sur quelconque voisin dans la région, il est juste question de doter tous les moyens possibles à nos FARDC pour qu’elles nous fassent respecter une fois pour toute”, indique Francine Muyumba.
Denis Mukwege dit ”non” au déploiement de cette force régionale
«Le déploiement dans l’Est de la RDC d’une force régionale composée par des pays à la base de la déstabilisation, d’atrocités et du pillage de nos ressources n’apportera ni la stabilité ni la paix et risque d’aggraver la situation», a déclaré le prix Nobel de la Paix 2018.
Après le coup de gueule du docteur Denis Mukwege qui accuse ces pays de l’Afrique de l’Est dans la déstabilisation de la RDC, l’ancien ministre de l’Industrie, Germain Kambinga a estimé, quant à lui, que l’engagement de ces États de la région pour la paix et la sécurité dans l’Est du Congo n’est pas sincère.
« La monusco a coûté plus de 20 milliards dollars depuis qu’elle est en RDC et elle n’a pas pu avec plus 17000 mille hommes venus du monde entier régler le problème à notre place et nous pensons que ce sont les kenyans et la prétendue force EAC qui de bonne foi sauvera la RDC? Non !», écrit, à son tour, le président du parti Liberté.
Rappelons que les tensions ont repris entre la RDC et le Rwanda ces derniers mois après la résurgence du Mouvement du 23 mars (M23). Kinshasa accuse Kigali de soutenir cette rébellion, ce que le Rwanda dément.
Par Gaba