Après la bénédiction du Parlement kenyan qui a approuvé la semaine dernière le déploiement en République Démocratique du Congo de 903 militaires, le contingent kenyan qui était attendu dans le programme établi par la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), a atterri en ville de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, ce mercredi 16 novembre 2022. Il s’agit de la deuxième troupe des militaires Kenyans après le premier groupe d’hommes arrivé le 12 novembre dernier.
Les soldats viennent participer à l’imposition de la paix dans la partie orientale du Congo avec entre autres, l’omniprésence des groupes armés dont le M23 qui se bat contre les FARDC en territoire de Rutshuru depuis des semaines. Évaluée à 36,5 millions d’euros, cette mission est de 6 mois renouvelable selon le besoin, rapporte une source sécuritaire.
Contrairement à la version qui a été partagée auparavant, celle annonçant que ces troupes viennent uniquement pour servir de zone tampon entre les forces loyalistes et les assaillants, le porte-parole de l’armée congolaise au Nord-Kivu parle plutôt d’une mission offensive. Même si le Kenya s’occupera du commandement de l’équipe, il y a également d’autres pays qui, en principe, devraient envoyer leurs éléments. Allusion faite ici au Soudan du Sud et à la Tanzanie, même si les 2 États ne se sont pas encore montrés très chauds sur la question. Le Burundi, quand à lui, a déjà déployé son contingent, même si non encore opérationnel jusqu’ici.
L’Ouganda, par ailleurs, est déjà engagé aux côtés de la RDC dans la traque des rebelles ADF à Beni et Ituri.
La répartition prévoit les Kényans dans le Rutshuru, le Soudan du Sud à l’intérieur des frontières nationales, au nord de l’ex-province orientale. L’Ouganda restera dans la zone où il est affecté depuis le début des opérations conjointes.
Kinshasa espère obtenir le retour de la paix avec cette mission qui paraît comme sa toute dernière cartouche. En effet, après les opérations dites de grande envergure lancées en 2019 par Félix Tshisekedi, la paix est restée leurre à l’est. Le chef de l’Etat congolais a amené l’état de siège, une mesure exceptionnelle d’imposition de la sécurité.
Malheureusement, faute de résultats probants, il est resté critiqué par des forces vives qui exigent sa levée. Puis, sont venues les opérations militaires conjointes FARDC-UPDF qui, à leur tour, n’ont rien apporté jusque-là. L’EAC est cette dernière chance pour le président congolais dont le mandat s’achève dans moins d’un an et demi.
Par Gédéon ATIBU