Nouveau coup de massue pour le Rwanda. Berlin a annoncé ce mardi 4 mars la suspension de ses aides au développement, assortie d’un réexamen de sa coopération bilatérale avec Kigali. Cette décision, motivée par le soutien avéré du Rwanda au M23, groupe rebelle qui sème la terreur dans l’Est de la RDC, accentue l’isolement diplomatique de Paul Kagame.
« Les troupes rwandaises continuent d’opérer dans l’Est de la RDC et de soutenir le M23, violant ainsi la souveraineté de la RDC. Par conséquent, l’Allemagne suspend ses nouveaux engagements financiers et réexamine actuellement sa coopération bilatérale au développement avec le Rwanda », a martelé le ministère allemand des Affaires étrangères.
Concrètement, le Rwanda se voit privé d’une enveloppe annuelle de 50 millions d’euros, destinée à des projets de développement économique, énergétique, climatique et vaccinal. Une pilule amère pour Kigali, qui dénonce une « politisation » de la coopération et fustige une « erreur » et une « démarche contre-productive ».
« Les pays comme l’Allemagne, qui portent une responsabilité historique dans l’instabilité récurrente de cette région, devraient savoir qu’il est inacceptable d’imposer des mesures coercitives unilatérales. Le Rwanda continuera à protéger sa sécurité nationale tout en restant pleinement engagé dans le processus de paix régional en cours », a rétorqué le ministère rwandais des Affaires étrangères dans un communiqué.
Cette sanction allemande s’inscrit dans un mouvement global, faisant suite aux mesures similaires prises par les États-Unis, l’Union européenne, le Royaume-Uni et le Canada. La communauté internationale, unie dans sa condamnation, dénonce une « violation flagrante » de la souveraineté congolaise. La pression s’intensifie sur Kigali, sommé de cesser son soutien au M23 et de respecter l’intégrité territoriale de la RDC.
Célestin Botoleande