Coup de tonnerre dans le dispositif humanitaire de Kinshasa. Alors que les séquelles des inondations d’avril persistent, une double menace sanitaire émerge sur les sites accueillant les sinistrés. Le ministère de la Santé publique, Hygiène et Prévention sociale a tiré la sonnette d’alarme ce lundi, révélant la confirmation de deux cas de Mpox (variole du singe) et la suspicion de quatre cas de rougeole au sein des populations déplacées.
L’information, dévoilée lors d’une réunion cruciale sur la situation sanitaire et humanitaire en RDC, met en lumière la vulnérabilité accrue des personnes regroupées dans des conditions potentiellement précaires. Les données épidémiologiques font état d’un cas confirmé de Mpox au stade municipal de Bandalungwa et d’un autre au mythique stade Tata Raphaël. Un cas suspect supplémentaire a également été recensé sur le site de Bandalungwa, nécessitant une vigilance accrue des équipes de santé sur le terrain.
Parallèlement, le spectre de la rougeole plane avec la détection de quatre cas suspects chez des enfants hébergés sur le même site de Bandalungwa. Cette coïncidence de foyers potentiels de maladies à potentiel épidémique soulève de vives inquiétudes quant à une possible flambée au sein de ces communautés fragilisées.
Si une lueur d’espoir émane du ministère avec l’annonce du retour de 145 sinistrés dans leurs foyers, la situation globale sur les sites d’hébergement demeure tendue. Le stade municipal de Bandalungwa abrite encore 1 431 personnes sur les 1 923 initialement enregistrées, tandis que l’ITI Lumumba continue d’accueillir 3 664 sinistrés sans aucun retour signalé. Le stade Tata Raphaël héberge 1 431 personnes (sur 1 923), et le stade des Martyrs, le plus grand site, compte toujours 3 746 sinistrés.
Pour rappel, les pluies diluviennes du début avril ont laissé un lourd bilan humain et matériel dans la capitale congolaise : 70 décès, 150 blessés, six disparus, plus de 21 000 ménages détruits et 73 structures sanitaires endommagées. Les communes de Limete, Mont Ngafula, Masina, Ngaliema, Barumbu et Matete ont été les plus durement touchées.
Face à cette double menace sanitaire, les autorités sont sous pression pour renforcer les mesures de surveillance épidémiologique, de prise en charge des cas et de prévention au sein des sites d’hébergement. La promiscuité et les conditions de vie parfois difficiles constituent un terreau fertile pour la propagation de maladies infectieuses. La mobilisation des acteurs de santé et des partenaires humanitaires s’avère cruciale pour éviter une crise sanitaire majeure au sein de ces populations déjà éprouvées.
Célestin Botoleande