Le ministère provincial de la Santé publique, Hygiène et Prévention de Kinshasa a publié ce lundi une note circulaire interdisant formellement l’exposition de personnes malades dans les lieux publics, pratique visant à solliciter des subsides. Cette décision, qui prend effet immédiatement, vise à restaurer la dignité humaine, mise à mal par ce phénomène devenu préoccupant dans la capitale congolaise.
La note ministérielle dénonce avec vigueur une pratique de « marchandage et de commercialisation des malades dans différentes communes (ronds-points, carrefours…) », jugeant qu’elle « déshonore et porte un discrédit à la dignité humaine, conformément à l’article 16 de la Constitution du 18 février 2006 ». L’objectif affiché est clair : préserver les valeurs fondamentales et assurer le respect de la loi.
Le ministère précise que les individus concernés devront désormais être orientés vers les diverses Zones de Santé de la ville afin d’y bénéficier d’une prise en charge médicale adéquate. Par ailleurs, des sanctions sévères sont annoncées à l’encontre de tout contrevenant, en conformité avec la législation en vigueur.
Cette directive est accueillie avec une certaine résonance au sein de la population kinoise. Si beaucoup saluent une initiative louable pour mettre fin à une forme de mendicité perçue comme avilissante et parfois instrumentalisée, elle soulève également des interrogations quant aux mécanismes concrets de soutien et de prise en charge pour ces personnes souvent en situation de grande vulnérabilité. La population observe avec attention comment cette mesure, qui vise à garantir la dignité, sera concrétisée sur le terrain et si elle sera accompagnée de solutions durables pour les malades démunis.
Célestin Botoleande