La mesure prise par le commissaire provincial de Kinshasa visant à interdire l’arrestation des véhicules sur les artères principales de la capitale, dans le but de fluidifier la circulation, semble avoir produit des effets pervers. Malgré cette décision, les embouteillages persistent et s’intensifient, suscitant interrogations et suspicions.
Depuis l’annonce de cette mesure, la population kinoise avait accueilli avec soulagement cette initiative promettant de mettre fin aux tracasseries policières et aux interminables files d’attente. Cependant, les espoirs de voir la circulation se fluidifier rapidement se sont rapidement dissipés. Les embouteillages, loin de s’atténuer, semblent même s’aggraver, laissant ainsi planer le doute sur l’efficacité réelle de cette mesure.
Un sabotage organisé ?
Face à cette situation paradoxale, certaines voix s’élèvent pour dénoncer un éventuel sabotage orchestré par certains agents de la circulation routière. L’hypothèse d’un refus d’appliquer les nouvelles consignes, motivé par des intérêts personnels ou par une simple volonté de nuire, est évoquée par de nombreux observateurs.
Il est en effet difficile d’imaginer que, du jour au lendemain, les causes profondes des embouteillages à Kinshasa aient disparu. L’augmentation du parc automobile, l’état dégradé des infrastructures routières et l’absence de plans de mobilité durables sont autant de facteurs qui contribuent à congestionner les artères de la capitale. Toutefois, l’aggravation de la situation depuis l’interdiction des arrestations laisse penser que d’autres éléments, plus conjoncturels, pourraient être en jeu.
Des enquêtes s’imposent
Pour y voir plus clair, il serait nécessaire de mener des enquêtes approfondies afin de déterminer les véritables raisons de la persistance des embouteillages. Les autorités compétentes devraient notamment s’interroger sur les motivations des agents de la circulation, sur l’efficacité des contrôles mis en place pour faire respecter la nouvelle réglementation, et sur d’éventuelles complicités avec des réseaux mafieux.
Par ailleurs, il est urgent de revoir les stratégies de gestion de la circulation à Kinshasa. La simple interdiction des arrestations ne suffit pas à résoudre un problème aussi complexe. Des mesures structurelles doivent être prises pour améliorer les infrastructures, développer les transports en commun et promouvoir des modes de transport alternatifs.
Un défi pour les autorités
La persistance des embouteillages à Kinshasa constitue un véritable défi pour les autorités. Il en va de la qualité de vie des Kinois, mais aussi de l’image de la ville. Pour y remédier, il est indispensable de mener une réflexion globale sur la mobilité urbaine et de mettre en œuvre des politiques ambitieuses et durables.
Célestin Botoleande