Un simple tweet du journaliste Peter Tiani, comparant l’actuelle Première Dame, Denise Nyakeru Tshisekedi, et la sortante, Olive Lembe Kabila, a déclenché une vive polémique qui a rapidement dégénéré en un affrontement personnel avec son confrère Louis France. Cet échange public, qui a fait les choux gras des réseaux sociaux, soulève une nouvelle fois la question de la déontologie et du rôle des journalistes congolais.
L’incident a débuté par une publication de Peter Tiani qui, dans une comparaison entre les deux personnalités, a suscité de nombreuses réactions. S’inscrivant dans le débat, Louis France a répondu par un commentaire acerbe, remettant en cause la pertinence de la comparaison initiale. « La vraie comparaison devrait être fondée sur les vraies questions notamment : Moralité, réputation, usage légal des bagues de mariage, proximité avec le peuple… » a-t-il déclaré, apportant également une clarification factuelle sur la photo utilisée par son confrère. Il a ensuite durci le ton, assénant une pique condescendante : « un titulaire d’un brevet après formation de 4 mois en sage-femme, n’a aucun enseignement à donner sur la bureaucratie, à une administrative. »
La réplique de Peter Tiani ne s’est pas fait attendre et a pris une tournure plus personnelle et menaçante. Il a interpellé directement Louis France en l’accusant d’arrogance et d’orgueil. « Depuis quand parler d’Olive Lembe, c’est te sonner les cloches ? Es-tu soudainement devenu le fils aîné de la famille Kabila ? » a-t-il rétorqué, avant de rappeler leur passé commun : « Tu aurais dû te gêner de répondre publiquement à celui qui t’a encadré et t’a appris les abécédaires de ce métier. Tu es mon petit, mon ancien stagiaire, et tu le resteras. » Le message s’est conclu par une menace à peine voilée : « Pour le reste, on est en public ici… mais ça se réglera en face. »
Au-delà de cette querelle de personnes, cet épisode pose une question fondamentale sur l’évolution du journalisme en RDC. À l’heure où les médias sociaux sont devenus un terrain d’expression privilégié, peut-on encore parler de journalistes impartiaux ou sont-ils devenus, comme le suggère la question soulevée par l’incident, de simples communicateurs politiques ? Le spectacle public de journalistes s’affrontant sur des considérations partisanes et personnelles, au lieu de se concentrer sur l’analyse des faits, tend à brouiller les lignes et à alimenter le scepticisme de l’opinion publique quant à leur indépendance. Cet incident, par son caractère virulent, illustre les défis éthiques majeurs auxquels la profession est confrontée.
Célestin Botoleande