La zone de santé de Lubunga est en alerte rouge face à une recrudescence fulgurante de choléra. Selon les chiffres glaçants communiqués ce lundi 12 mai par le médecin chef de zone, plus de soixante cas ont été recensés depuis le 24 avril dernier. Le centre de traitement des épidémies local, véritable épicentre de la crise sanitaire, prend en charge actuellement 67 patients. Le bilan humain s’alourdit déjà avec le décès de trois personnes, a confirmé le docteur Mathieu Bafoa.
L’analyse épidémiologique révèle une vulnérabilité particulière chez les jeunes adultes, la tranche d’âge des 18 à 21 ans constituant la majorité des admissions hospitalières. L’onde de choc de cette épidémie se propage avec une rapidité alarmante dans les zones de santé limitrophes, notamment Bambole, Pêcheurs d’Hommes, Saint André et Lukusa, transformant ces communautés riveraines en foyers actifs de contamination.
Face à cette menace grandissante, les autorités sanitaires locales, épaulées par leurs partenaires, ont mis en place une stratégie de riposte axée sur la prévention et la sensibilisation. Des relais communautaires ont été formés dans les quatre aires de santé les plus touchées, tandis que les autorités politico-administratives sont également mobilisées pour amplifier les messages de prévention auprès des populations.
Si le médecin chef de zone se veut rassurant quant à la capacité de prise en charge des cas déclarés à Lubunga, il insiste sur la nécessité d’intensifier les efforts de sensibilisation pour briser la chaîne de transmission. L’urgence de la situation est palpable, avec l’apparition de nouveaux cas signalés récemment dans les aires de santé de Yalisombo (2 cas) et Masengo (1 décès sur site), témoignant d’une dynamique épidémique toujours en expansion.
À l’échelle provinciale de la Tshopo, le tableau est d’autant plus sombre. Le dernier bilan fait état de plus de 1115 cas et déplore déjà 101 décès liés à cette maladie hydrique. En réponse à cette crise sanitaire majeure, le gouvernement national, via ses partenaires, a acheminé trois tonnes de médicaments dans la province, une bouffée d’oxygène logistique essentielle pour soutenir les équipes médicales sur le terrain. La bataille contre le choléra à Lubunga et dans la Tshopo ne fait que commencer, et la vigilance de tous reste de mise pour endiguer cette épidémie dévastatrice.
Célestin Botoleande