La République démocratique du Congo commémore ce samedi, la troisième édition de la Journée nationale du « Genocost », un terme qui désigne le génocide congolais perpétré à des fins d’exploitation économique. Instituée par le gouvernement pour honorer la mémoire de millions de Congolais tués lors de conflits armés depuis près de trois décennies, cette journée du 2 août vise à empêcher que ces atrocités ne tombent dans l’oubli.
Cette année, la commémoration est marquée par une initiative diplomatique et scientifique de grande envergure. Sous l’impulsion du Président Félix Tshisekedi, qui a appelé à une mobilisation nationale et internationale, un colloque international s’est tenu à Kinshasa du 29 au 31 juillet. Son objectif était de créer un espace de réflexion scientifique, historique et juridique afin de poser les bases d’un processus de reconnaissance internationale des crimes à caractère génocidaire commis sur le sol congolais.
Des représentants d’institutions nationales et internationales, des juristes et des chercheurs ont convergé leurs expertises pour analyser les massacres, dont certains, selon les conclusions des travaux, relèvent de la qualification de génocide. La ministre de l’Enseignement Supérieur, Marie-Thérèse Sombo, a clôturé l’événement en soulignant que ce colloque a permis de « nommer l’indicible » et d’articuler les violences vécues avec les instruments juridiques et scientifiques. La cérémonie s’est achevée par le vernissage d’un ouvrage intitulé « Politique nationale de justice transitionnelle en République démocratique du Congo ».
Dans le prolongement de ces initiatives, le Chef de l’État a instruit son gouvernement d’accélérer le plaidoyer international pour la reconnaissance du génocide congolais. Il a notamment appelé à capitaliser sur la 60e session du Conseil des Droits de l’homme et la 80e Assemblée générale des Nations Unies pour faire entendre la voix de la RDC et honorer la mémoire de ses millions de martyrs. Cette stratégie s’appuie sur le travail de fond mené par la Commission interinstitutionnelle d’aide aux victimes et d’appui aux réformes (CIA-VAR) et le Fonds national des réparations des victimes (FONAREV), deux entités créées par une loi de décembre 2022 pour mettre en œuvre une justice transitionnelle.
Célestin Botoleande