Un nouveau chapitre s’ouvre dans les relations entre la République démocratique du Congo et le Rwanda. En effet, le Mécanisme de Vérification Ad hoc Renforcé (MVA-R), fruit des accords de Luanda, a été officiellement lancé ce mardi à la frontière entre les deux pays.
Sous l’égide de l’Angola, pays facilitateur de ce dialogue, ce dispositif a pour mission cruciale de surveiller le respect du cessez-le-feu récemment conclu et de vérifier les allégations mutuelles d’agressions. La présence d’officiers de liaison congolais et rwandais au sein du MVA-R témoigne de la volonté des deux États de parvenir à une désescalade durable.
Toutefois, si cette initiative est saluée par la communauté internationale, les tensions sur le terrain persistent. Les affrontements entre les Forces armées de la RDC (FARDC), les groupes armés locaux et le Mouvement du 23 mars (M23), soutenu par le Rwanda, se poursuivent dans les territoires de Masisi et de Lubero, en violation flagrante des accords de cessez-le-feu.
La cérémonie de lancement, à laquelle a assisté la ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Vagner, s’est déroulée dans un contexte marqué par une forte militarisation de la zone frontalière. La grande barrière séparant Goma de Gisenyi est restée fermée toute la matinée, témoignant des fragilités de la situation sécuritaire.
Il reste à voir si le MVA-R sera en mesure de remplir sa mission et de contribuer à une stabilisation durable de la région. Les défis sont nombreux : défiance mutuelle entre les deux pays, présence de groupes armés actifs, complexité des enjeux régionaux.
Célestin Botoleande