La majorité des membres de l’Union sacrée ont ainsi adopté en plénière, le rapport de la commission mixte paritaire, chargée d’examiner les procès-verbaux de désignation de nouveaux membres de la CENI.
Le choix s’est donc fait sans le consentement des membres de l’Eglise catholique et de l’Eglise du Christ au Congo (Protestant) qui, à plusieurs reprises ont dénoncé des «pressions» orchestrées par le pouvoir pour imposer la candidature de Kadima, jugé trop proche de Félix Tshisekedi. Les deux institutions ont annoncé disposer des preuves de ces pressions sans les révéler publiquement jusqu’ici.
Cette situation tend à replonger le pays dans une crise politique ajoutée à la crise sécuritaire, craint Nehemie Mwilanya.
« Le forcing de l’ équipe Kadima à la tête de la CENI, c’est un coup de massue à la confiance entre parties prenantes à un processus électoral déjà délicat. En plus d’une crise sécuritaire à l’Est. C’est désormais la crise politique qui s’installe à Kinshasa», a réagi le Coordonnateur de la coalition politique du Front Commun pour le Congo ( FCC).
Le processus électoral tel qu’enclenché en ce jour en RDC n’augure pas des lendemain meilleurs. Les résultats des élections présidentielles et législatives couplées n’auront pas exactement aucune crédibilité. «Pour quelles perspectives? », s’interroge Nehemie Mwilanya, qui n’y croit pas.
Reste maintenant au président Félix Tshisekedi a entériné (ou pas!) ce choix. Sa majorité politique pourrait perdre certains de ses membres dans un avenir proche vu la position de Moïse Katumbi sur cette «ligne rouge» à ne pas franchir que représentait cette installation du Bureau de la CENI «sous pression du pouvoir politique et sans consensus entre les confessions religieuses». Les regroupements AMK et alliés et MS-G7 proches de l’ancien gouverneur du Katanga, soit près de 70 élus, pourraient décider de quitter la majorité pour rejoindre les bancs de l’opposition. Le président n’en a cure, il sait qu’il dispose d’une majorité suffisante même sans ses élus et se souvient que l’agitation qui a accompagné la désignation des membres de la Cour constitutionnelle a fait long feu et n’a pas remis en cause son choix.
Par GABA.T