La soirée du mardi 1er juillet a été le théâtre d’un mouvement de population d’ampleur dans le territoire de Djugu, en Ituri. Des milliers de civils ont convergé vers le site de déplacés de Roe, fuyant une attaque menée par des miliciens de la CODECO contre une position des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) à Blukwa-Ruu, une localité voisine.
Selon des sources concordantes, l’incident a débuté vers 16h15, lorsque des tirs nourris ont résonné à Masumbuko. Des éléments armés de la CODECO auraient ensuite tenté, sans succès, de prendre d’assaut le poste militaire des FARDC basé à Blukwa-Ruu. L’armée congolaise affirme avoir repoussé l’assaut, mais cette tentative a suffi à semer une panique généralisée parmi les civils établis dans la région.
Conséquence directe de cet incident, une partie significative des habitants du centre commercial de Blukwa a cherché refuge aux abords de la base des Casques bleus de la Mission de l’ONU pour la Stabilisation en RDC (MONUSCO) à Roe. Des témoignages poignants rapportent que de nombreux déplacés refusent encore de regagner leurs foyers, terrifiés par la perspective d’une résurgence de la violence.
Un acteur de la société civile, témoin direct des événements, s’est dit profondément inquiet de cette attaque, survenue peu après la signature d’un accord de paix par les responsables de la CODECO lors des récentes assises d’Aru. Pour lui, cette agression constitue une grave contradiction qui fragilise indéniablement la crédibilité de l’engagement des groupes armés en faveur de la paix.
Réaction des Forces de Sécurité et Implications Locales
Grâce à la réactivité du mécanisme d’alerte précoce, les forces onusiennes de la MONUSCO ont immédiatement déclenché des patrouilles de combat dans la zone afin de sécuriser le périmètre et de rassurer les populations civiles ébranlées.
Parallèlement, et selon diverses sources, les autorités coutumières, certains leaders des groupes armés ainsi que des notables communautaires se sont également mobilisés. Leur objectif est de tenter de ramener le calme dans cette région, où la paix demeure précaire et l’instabilité persistante. Cet événement souligne une fois de plus la fragilité des avancées obtenues et l’urgence de consolider les mécanismes de désarmement et de réconciliation pour assurer une stabilité durable en Ituri.
Célestin Botoleande